Magazine ARTISET | 1-2 2022
42 ARTISET 01/02 I 2022 L’actu La recherche de personnel soignant s’apparente, selon l’ex- pression, à rechercher une aiguille dans une botte de foin. Le personnel infirmier diplômé est particulièrement rare sur le marché du travail. Pour remédier à cette situation tendue, toute une série d’efforts sont déployés. La Confé- dération subventionne notamment des programmes d’en- couragement cantonaux sur une période de cinq ans afin de faciliter le retour à la profession des infirmier·ère·s qui reprennent leur activité. Environ deux tiers des cantons y prennent part et font appel aux fonds fédéraux mis à dispo- sition. La Confédération et les cantons participent chacun pour moitié aux coûts des cours de remise à niveau. L’objectif est d’encourager et de soulager à la fois les entreprises et les personnes qui reprennent une activité professionnelle. Un succès encore mitigé Le succès de ces efforts est – du moins jusqu’à présent – li- mité. La plupart des cantons n’ont lancé leurs programmes qu’il y a environ deux ans, à un moment où la pandémie exigeait d’autres priorités. Au niveau fédéral, aucun chiffre n’est disponible à ce jour, ni sur le nombre de personnes ni sur le montant distribué. Depuis le printemps 2020, les six cantons de Suisse centrale (Lucerne, Obwald, Nidwald, Schwyz, Uri et Zoug) ont fourni des efforts particuliers. Leur campagne commune «Mon retour dans les soins» implique tous les acteurs. Outre différents prestataires de cours de formation continue, dont Artiset Formation, des représen- tant·e·s des employeurs et du personnel sont également de la partie. Le projet est coordonné par le centre de formation professionnelle Xund, des organisations du monde du travail en santé (OdA) de Suisse centrale. Malgré cet engagement, comprenant notamment une plateforme Internet, des campagnes médias et des recom- mandations, seules onze demandes de prise en charge des coûts pour les cours de remise à niveau ont pu être acceptées ces deux dernières années, quatre en 2020 et sept l’année dernière. «Ces chiffres ne représentent toutefois pas la tota- lité des femmes qui reprennent le travail», souligne Tobias Lengen, directeur de l’OdA et directeur adjoint du centre de formation Xund. En effet, seule une infime partie des personnes intéressées réintègrent le monde professionnel en suivant un tel cours. La plupart d’entre elles trouvent leur place sur le marché du travail sans avoir suivi de formation continue et se forment soit au sein de leur entreprise soit parallèlement à leur activité. Les coûts sont pris en charge par les employeurs et /ou les employé·e·s. La campagne de Suisse centrale ne se limite pas à promou- voir le programme d’encouragement de la Confédération, Les femmes de retour à l’emploi sont une ressource rare Les professionnelles au bénéfice d’une expérience de vie sont un atout pour les entreprises – et atténuent la grave pénurie de personnel. Pour attirer ces profils, les employeurs doivent faire preuve de créativité. Les fonds publics seuls ne suffisent pas, comme le montrent les expériences faites en Suisse centrale. Texte: Elisabeth Seifert
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