Magazine ARTISET | 1-2 2022

ARTISET 01/02 I 2022  43 mais vise à attirer les personnes qui souhaitent reprendre une activité professionnelle. Mais là aussi, le succès est plutôt mo- deste. Comme l’exprime Tobias Lengen: «Nous sommes en train de préparer le terrain en créant notamment une com- munication sur le thème du retour au travail.» Pour les plus de 200 établissements de Suisse centrale dans le domaine des soins aigus et de longue durée, les responsables ont calculé un potentiel d’environ quarante personnes par an qui sou- haitent réintégrer la vie active. Selon une enquête à laquelle un tiers des établissements ont répondu, seize personnes ont été engagées en 2020. En 2021, avec le même nombre d’établissements qui ont donné réponse, le résultat était d’à peine huit personnes. «Ces chiffres ne sont toutefois pas représentatifs», explique Tobias Lengen. De nombreuses en- treprises ne recrutent pas encore consciemment des femmes qui souhaitent réintégrer le monde du travail. Sensibiliser les employeurs «Il existe encore beaucoup de personnes susceptibles de re- prendre une activité, nous sommes encore loin d’avoir atteint tout le monde», déclare Tobias Lengen en dressant le bilan des efforts des deux dernières années, ajoutant: «En 2022, nous continuerons à nous y atteler et à planifier d’autres actions.» La sensibilisation des entreprises et des employeurs en fait tout particulièrement partie. Les soins de longue du- rée, les EMS et les services d’aide et de soins à domicile ont justement besoin de personnel soignant supplémentaire de niveau tertiaire. «Concernant la campagne, nous avons élaboré du matériel d’information et de publicité que les entreprises pourraient encore mieux utiliser pour s’adresser aux personnes susceptibles de reprendre le travail», estime Tobias Lengen. «Les directeurs d’entreprises se plaignent de ne pas trou- ver de personnel, mais rechignent souvent à faire les efforts nécessaires pour l’attirer», constate Roman Wüst d’un œil critique. Président de «Curaviva Suisse centrale – Formation» et directeur de l’EMS Am Schärme à Sarnen (OW), Roman Wüst sait par expérience que la recherche de personnes qui réintègrent le monde professionnel est une affaire très lo- cale. Chaque année, il organise dans son établissement trois soirées d’information pour des personnes susceptibles de reprendre une activité. Il est également important de mettre des flyers à disposition dans la commune où se trouve l’éta- blissement ainsi que dans les environs, notamment chez les pédiatres. «Lors des entretiens de départ, je dis toujours: notre porte vous est ouverte, reprenez contact si c’est pos- sible.» Au cours des deux dernières années, Roman Wüst a ainsi pu convaincre trois infirmières ES et d’autres personnes dans le domaine des soins et de l’intendance de reprendre leur activité. Maintenir un lien avec les personnes Les personnes qui reprennent le travail considèrent elles aussi que l’engagement des employeurs dans la recherche de can- didat·e·s est essentiel. Nous nous sommes ➞ Jacqueline Schacher, 52 ans, accompag- nement et soins, EMS Malters dans le canton de Lucerne. Photo: archive privée Anita Frei, 58 ans, EMS Mels (SG) Photo: archive privée Anna Marti, 62 ans, hôpital psychiatrique de Lucerne, à St-Urban. Photo: archive privée

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