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ARTISET 04 I 2022 13 L’échange entre personnes confrontées au même type de problèmes a des effets positifs sur le plan personnel comme sur le plan social. Lukas Zemp, directeur de la Fondation Info-­ Entraide Suisse*, s’engage pour un ancrage de l’entraide dans la loi et s’efforce de nouer des partenariats avec des organisations des domaines du social et de la santé. Propos recueillis par Elisabeth Seifert «Le groupe d’entraide renforce les ressources personnelles» La Fondation Info-Entraide Suisse s’engage pour l’entraide autogérée. De quoi s’agit-il exactement? L’entraide autogérée permet à des personnes partageant les mêmes problèmes, une préoccupation commune ou une situation de vie similaire, de s’unir pour s’entraider. Les groupes conçoivent et organisent leurs discussions avec soin. Durant la phase initiale et en cas de difficultés, ils sont accompagnés, dans les centres d’entraide régionaux, par des spécialistes. L’entraide autogérée peut apporter une aide et un soutien en cas de maladie ou de handicap physique ou psychique, ou encore pour des problématiques liées à la vie en société. Les participant·es se perçoivent comme des expert·es dans leur domaine. ... est-ce que cela signifie qu’il existe un certain champ de tension entre l’entraide autogérée et l’expertise des professionnel·les? L’entraide autogérée ne remplace pas un soutien professionnel, elle le complète et est très utile dans les domaines évoqués. En Suisse, l’entraide autogérée est née dans les années 1980 du désir de renforcer les ressources individuelles propres, et ainsi d’encourager les compétences personnelles. Les approches d’empowerment fonctionnent de manière similaire. Là aussi, il s’agit d’activer les forces d’autoguérison et d’expérimenter son auto-efficacité. Les groupes d’entraide autogérés organisés offrent un bon cadre de rencontre entre partenaires, sur un pied d’égalité et sans paternalisme. Où en est l’entraide autogérée aujourd’hui, près de quarante ans après ses débuts? En accord avec l’idée même d’entraide autogérée, il s’agissait avant tout, au début, d’un mouvement bottom-up classique, donc d’un mouvement initié et développé par les personnes concernées elles-mêmes. Au fil du temps, des structures professionnelles se sont mises en place pour promouvoir la qualité de l’entraide autogérée et faire mieux connaître ses préoccupations auprès du grand public. La Fondation Info-Entraide Suisse existe depuis bientôt vingt ans. Elle agit en tant que coordinatrice et prestataire de services pour vingt-deux centres d’entraide régionaux, qui sont eux-mêmes des points de contact et de conseil pour les groupes d’entraide. Concrètement: combien y a-t-il de groupes d’entraide à l’heure actuelle? Il y a aujourd’hui environ 2800 groupes locaux d’entraide à travers la Suisse, portant sur près de 300 thématiques. Au total, ces rencontres réunissent près de 45 000 participant·es. Les trois quarts des groupes sont en lien avec le domaine psychique ou somatique, et environ un quart avec ce qui touche au social. Il est intéressant de relever que pour ce qui est du domaine de la santé, les groupes consacrés aux thématiques psychosomatiques et psychologiques l’emportent de plus en plus sur ceux en lien avec les seuls aspects À la une

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