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ARTISET 04 I 2022 35 Le centre de compétences «Soins et Santé» de Zurich (KZU), qui compte plusieurs établissements dans l’Unterland zurichois, est labellisé «UND» depuis quatre ans. Le label du bureau UND distingue les entreprises et les organisations qui ont «ancré la conciliation entre vie professionnelle et privée ainsi que l’égalité homme-femme dans leur stratégie, leur structure et leur culture, qui les encouragent activement par leurs processus internes et qui atteignent ainsi un niveau de qualité défini (best practice)». Pour le KZU, qui emploie environ 600 collaboratrices et collaborateurs, ce n’est pas une mince affaire. Mais «c’est possible», comme le précise Marianne Niederer, qui dirige le département en charge du développement du personnel du KZU. «Il faut néanmoins le vouloir.» Et faire un premier pas. «Chez nous, l’élément déclencheur a été la création de la crèche il y a vingt ans», explique le CEO du KZU, André Müller, qui peut aujourd’hui se reposer sur un «concept de conciliation» bien établi au sein de son entreprise. Et de souligner: «Évidemment, lorsqu’on parle de concilier vie professionnelle et vie privée, il est encore et toujours question de concilier travail et vie familiale.» Mais l’intention est aussi de permettre au personnel de disposer du temps nécessaire, à côté de leur travail, par exemple pour s’occuper d’un proche. «Il s’agit de concilier vie privée et vie professionnelle de manière générale.» L’entreprise doit ainsi permettre à tout membre du personnel qui le souhaite de s’engager dans une association ou de pratiquer un loisir, même si cette activité demande du temps. Comme l’explique Marianne Niederer, «cela requiert des discussions, des idées, et la volonté de satisfaire aux besoins et aux souhaits de chacun·e». Pour André Müller, ce souhait de conciliation ne doit pas être un vœux pieux. Il est indispensable que toutes les personnes impliquées fassent preuve d’une grande flexibilité et d’un fort esprit d’équipe. «La plupart du temps, on arrive à trouver une solution acceptable pour tout le monde.» Le standard professionnel a changé Autrefois, concilier travail et vie de famille était rarement un sujet de discussion. La famille traditionnelle comprenait le père qui travaillait à l’extérieur, la mère qui restait à la maison. La situation a considérablement changé au cours des vingt à trente dernières années. De plus, le temps de travail classique de 42 heures par semaine ne constitue plus le standard professionnel pour de nombreuses personnes. Elles sont de plus en plus nombreuses à vouloir passer moins de temps à exercer une activité lucrative pour se consacrer davantage à leur famille, à leur temps libre et à leur bien-être. En d’autres termes: pour parvenir à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Comment faire? La mise en pratique semble particulièrement ardue dans les professions de la santé et d’accompagnement. Et le fait que nombre de personnes travaillant au sein d’établissements de santé choisissent de quitter leur emploi semble confirmer cette difficulté. «Les EMS ne peuvent pas être comparés à des entreprises de production. Pour commencer, les soins doivent pouvoir être assurés 24 heures sur 24, ce qui implique des exigences différentes en termes de temps de présence du personnel. Contrairement à une entreprise qui fabrique un produit, on ne peut pas interrompre des soins. Les défis sont donc de taille», reconnaît Fabian Leuthold, du bureau UND. Mais c’est possible: Comment concilier de manière satisfaisante vie professionnelle et vie privée? Voilà qui semble particulièrement compliqué lorsqu’on travaille dans un établissement médico-social. C’est pourtant possible – encore faut-il le vouloir. Urs Tremp

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