ARTISET 04 I 2022 53 (BFH) a rassemblé, lors de la première phase du projet, plus de vingt exemples de bonnes pratiques dans toute la Suisse, qui font figure de pionniers en matière de soutien aux personnes en situation de handicap psychique dans le domaine du logement. Ces bonnes pratiques sont à présent à la disposition des personnes intéressées sur le site internet. Durant la deuxième phase du projet, un recensement et une analyse du besoin d’assistance des différents groupes cibles ont été réalisés. Étant donné que le projet vise à promouvoir un habitat social inclusif et proche de l’environnement social pour les personnes atteintes de troubles psychiques, différents groupes cibles sont impliqués. Idéalement, ceux-ci collaborent dans une relation de coopération. L’accent a été mis sur les groupes cibles suivants: ■ personnes avec des troubles psychiques, en tant que locataires et/ou clientes; ■ acteurs et actrices du secteur de la location immobilière résidentielle, p. ex. gérances, propriétaires, coopératives d’habitation, etc.; ■ institutions sociales en tant que prestataires de services; ■ personnes faisant partie de l’environnement social, p. ex. concierges, ■ communes, prestataires d’offres culturelles, voisinage. La collecte des données par la BFH s’est déroulée dans le cadre d’entretiens guidés avec des représentant·es des groupes cibles. Il est ressorti des résultats de l’enquête qu’une délimitation claire entre les domaines d’action «Recherche d’un logement» et «Habitat dans l’environnement social» n’était pas toujours possible ni judicieuse, car tant les expertes et experts d’expérience que les bailleur·eresses et les institutions sociales connaissent ces deux aspects, et les expériences y relatives ne sont pas clairement différenciables. Supprimer les clivages Lors de la troisième phase du projet, les connaissances ainsi acquises ont servi à l’élaboration de treize fiches d’information et propositions qui ont été consultées, évaluées puis finalement validées par les différentes parties prenantes dans le cadre d’une procédure en plusieurs étapes. La condition la plus exigeante à remplir a peut-être été celle de ne pas présenter les troubles psychiques comme inhabituels ou anormaux. En effet, les parties prenantes et le groupe de pilotage, qui a largement contribué au succès du projet, ont critiqué à plusieurs reprises le fait que les fiches d’information et propositions exacerbaient le clivage entre «nous» et «eux» ou entre ce qui est «normal» et ce qui est «différent». Les documents ont été remaniés à plusieurs reprises afin qu’ils ne soient plus perçus comme étant uniquement axés sur les problèmes mais motivants et convaincants. À la place de «personnes concernées», les termes «personnes avec des troubles psychiques» ou «expert·es surla base de leur propre expérience» ont été systématiquement employés. Les «facteurs défavorables» ont été remplacés par les «possibilités et opportunités». Le style a été adapté de manière à promouvoir un quartier de mixité sociale avec différentes formes d’habitat. De ce projet global est né un site internet contenant toutes les informations nécessaires au sujet du logement. Il était important qu’il soit facile d’utilisation et qu’il offre une bonne vue d’ensemble de tous les renseignements. Les treize fiches d’information sont à la disposition des personnes intéressées et peuvent être imprimées. Les exemples de bonnes pratiques rassemblés lors de la première phase du projet ont également été mis en ligne afin de servir d’inspiration et de référence. Le site internet propose ainsi une vue d’ensemble des différentes offres avec les coordonnées des prestataires correspondants. Il est disponible en allemand et en français. * Sandra Picceni est responsable du Développement des professions et du personnel dans le domaine des personnes en situation de handicap chez Insos, une association de branche d’Artiset. L’actu Être pris en charge par le voisinage et le quartier: habiter, c’est plus qu’avoir un logement.
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