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Espace politique 54 ARTISET 04 I 2022 Pour la plupart des gens, fêter ses 18 ans est un moment de bonheur. De nombreux nouveaux droits apparaissent, quelques devoirs aussi. En dépit de cette nouvelle autonomie du point de vue juridique, le soutien des parents perdure généralement jusqu’à la fin de la formation initiale, de manière à assurer aux jeunes un bon départ dans la vie adulte. Et c’est important. Les care leavers, garçons et filles, n’ont pas cette sécurité. Les requêtes et les formulaires sont leur lot quotidien. Les conditions-cadres actuelles peuvent même les amener à devoir renoncer à poursuivre leur formation. Ce n’est pas acceptable. Les enfants placés en famille d’accueil ou en institution portent souvent un lourd fardeau. Et lorsqu’ils atteignent leurs 18 ans, ce bagage devient souvent encore plus lourd. J’ai rencontré de nombreuses et nombreux care leavers, et je suis tout simplement impressionnée. Les défis à relever varient selon les cantons, mais la problématique demeure structurellement la même partout. Il faut que cela change. Pour ce faire, il faut d’abord une sensibilité et des chiffres fiables de la part de toutes les communes et tous les cantons. Voilà pourquoi je me suis engagée, avec l’ensemble des care leavers, pour un recensement global à l’échelle nationale. Des droits qui relèvent de l’évidence, tels que la prise en charge des coûts de la vie, le libre choix de la formation grâce à un financement assuré, et le libre choix de la forme d’habitat indépendamment de la situation pécuniaire, sont des conditions-cadres à garantir. Ces droits ne doivent pas s’éteindre au 18e anniversaire, mais seulement à la fin de la formation initiale. C’est ce que nous exigeons, au-delà des intérêts partisans, du Conseil national. Par ailleurs, les recommandations déjà formulées par la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales et par la Conférence en matière de protection des mineurs et des adultes doivent être mises en œuvre dans l’ensemble des communes et cantons. Outre les prestations de soutien jusqu’à la fin de la formation initiale, il est recommandé d’informer le plus tôt possible les enfants placés de leurs droits. Ces recommandations ont toutes pour objectif de contribuer à renforcer les droits de l’enfant. C’est la seule façon d’alléger le fardeau déjà lourd de ces jeunes. Ne pas alourdir le fardeau des enfants placés «Le libre choix de la formation et de la forme d’habitat sont des conditions-cadres à garantir.» Sarah Wyss est conseillère nationale PS de Bâle-Ville Photo: privée

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