ARTISET 01 I 2023 15 À la une La résidence Les Hirondelles a trois particularités: elle se dresse sur les structures existantes d’une ancienne usine d’argenterie, elle réunit sous le même toit plusieurs missions différentes et… elle abrite une centaine de nids de la plus importante colonie d’hirondelles de la région! Anne-Marie Nicole Diverses missions sous un même toit Les Hirondelles. Voilà un nom qui n’est pas usurpé! La résidence qui porte ce nom se situe à Clarens, dans le canton de Vaud, au bord du lac Léman, à quelques encâblures de Montreux. Elle a été construite sur l’ancienne usine Béard, un fleuron industriel de la région qui a fabriqué, depuis le début du 20e siècle et jusqu’à sa fermeture en 2007, de l’argenterie et d’autres articles en acier inoxydable pour l’hôtellerie. En 2013, la Fondation Claire Magnin est sollicitée pour reprendre le bâtiment et en faire un centre de prestations à la personne âgée. Or, cette bâtisse a toujours abrité sous son avant-toit la plus importante colonie d’hirondelles de la région! En accord avec les défenseurs de la faune et de la flore, la fondation maître de l’ouvrage a retardé et adapté le planning des travaux de transformation de l’ancienne usine pour tenir compte de la période de nidification des hirondelles entre mars et septembre. Elle s’est également engagée à reconstruire une centaine de nids sur la nouvelle structure, s’y reprenant même à deux fois en raison d’infiltrations d’eau qui rendaient les nichoirs peu accueillants! Depuis l’ouverture de la résidence, en 2019, les hirondelles et les personnes âgées vivent en bonne harmonie. Mais la transformation du bâtiment et son changement d’affectation n’ont pas été une mince affaire. «Le fonctionnement d’une usine et celui d’un établissement médico-social sont aux antipodes!», fait remarquer Stéphane Cottet, l’architecte du lieu, responsable du bureau Dias-Cottet Architectes et devenu, depuis, membre du conseil de la Fondation Claire Magnin. S’il reconnaît qu’il est plus simple et moins onéreux de faire table rase et de construire à neuf, il a néanmoins relevé le défi avec «respect et humilité», faisant dialoguer l’histoire et la modernité. «Nous ne pouvions pas faire n’importe quoi. Nous devions tenir compte de l’histoire et respecter l’architecture industrielle de l’usine sans dénaturer sa structure», souligne-t-il. Quatre missions sous un même toit La réhabilitation du bâtiment industriel a permis de concrétiser l’ambition de la Fondation Claire Magnin: réunir sous un même toit plusieurs missions différentes répondant à l’évolution des besoins des bénéficiaires, soit plus d’une centaine de personnes âgées au total. De fait, le bâtiment d’origine, construit sur trois niveaux en forme de U, a été conservé et surmonté de deux étages aux allures contemporaines qui ferment le U et créent ainsi une cour intérieure à ciel ouvert. Les façades de la surélévation ont été recouvertes de panneaux de métal léger, un clin d’œil à l’activité passée du site.
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