ARTISET 01 I 2023 17 La réaffectation de l’ouvrage a nécessité une collaboration intense avec les ingénieurs tant il a fallu étudier différents systèmes de construction pour ne pas fragiliser l’ossature existante, peu statique. L’entrée principale de la résidence Les Hirondelles débouche sur un vaste hall, largement éclairé en son centre par une verrière végétalisée. L’avant est occupé par un desk d’accueil et une cafétéria. Dans le fond, deux salles à manger sont réservées aux résidentes et résidents et un restaurant ouvert aux proches. L’espace, qui s’apparente à une place du village, est bordé de plusieurs locaux qui auraient dû abriter des boutiques, des cabinets médicaux et d’autres services. Mais le Covid est passé par là, coupant les élans créatifs. De l’idée de départ subsistent un cabinet médical et un salon de coiffure, les autres espaces étant actuellement affectés à la direction des soins, au bureau des référentes hôtelières et aux services de l’animation. Le projet initial n’est pas abandonné pour autant, il a simplement été différé. Des matières et des couleurs Comme dans d’autres structures médico-sociales, un soin particulier a été apporté aux matériaux, pour marquer la gradation entre les espaces privés, semi-privés et publics. «J’ai visité de nombreux établissements pour comprendre le choix des matériaux et trouver des solutions architecturales pour atténuer la dimension hospitalière», raconte Stéphane Cottet. Dans ce bâtiment où l’on perd facilement le sens de l’orientation, des repères de couleur ont été utilisés: le bleu pour le nord rappelant l’hiver, le jaune pour le sud et l’été, le vert pour l’est et le printemps et le violet pour l’ouest et l’automne. Les tissus des différents salons dispersés aux quatre coins des étages ont été expressément choisis dans les coloris correspondants. Il arrive cependant parfois qu’un fauteuil vert se retrouve mystérieusement à côté d’un canapé violet ou qu’une chaise jaune illumine le bleu de l’hiver… Comme quoi, les concepts sont faits pour vivre et évoluer! Les unités d’accompagnement et de soins sont réparties dans les étages, regroupées par mission. Ainsi, l’unité gériatrique de vingt-quatre lits occupe les anciens ateliers du premier étage et jouit d’une cour intérieure. Conçues sur l’ancienne structure, suivant la géométrie des piliers d’origine, les chambres sont ici plus spacieuses que ce qu’autorisent les directives cantonales pour les nouvelles constructions. «Nous avons pensé que les résidentes et résidents de gériatrie profiteraient davantage de ces espaces privés plus généreux», explique Monique Cachin, adjointe de direction de la Fondation Claire Magnin et responsable du domaine socio-éducatif. Le deuxième étage compte vingtdeux places de psychiatrie vieillissante pour des personnes de 60 ans et plus, bénéficiant d’activités structurantes et individualisées. L’unité psycho-gériatrique accueille trente-cinq personnes au troisième étage lequel dispose d’un espace de déambulation continu. Enfin, le dernier étage, un attique en retrait avec des prolongements extérieurs, propose une dizaine de places de court séjour et d’accueil temporaire de jour. Inspirées de l’approche Montessori, les activités du quotidien s’y déroulent «comme à la maison». «Nous cultivons ici la même philosophie d’accompagnement que dans toutes les autres structures de la fondation: donner de la vie et du sens», explique Anne Parelle, directrice générale de la Fondation Claire Magnin. Simplement, cette philosophie est déclinée différemment selon les missions.» L’entrée principale de la résidence Les Hirondelles débouche sur un vaste hall, largement éclairé en son centre par une verrière végétalisée. Photo: amn À la une
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