28 ARTISET 01 I 2024 accueille en externat des élèves dès l’âge de quatre ans, répartis dans cinq écoles différentes, et leur propose un programme de pédagogie spécialisée. «Nous devons suivre le plan d’étude romand réadapté pour des enfants en situation de handicap», indique Alexandra Gary, directrice secteur enfance et transition. «Nous avons repris les objectifs et établi un curriculum scolaire en lien avec le handicap spécifique de chaque école et toutes les potentialités de ce que l’enfant pourrait apprendre. Le curriculum est donc individuel et le suit tout au long de sa scolarité.» Grâce à l’«album de réussite», répertoriant leurs acquis en images, les élèves ont un aperçu de leur propre évolution, de leurs progrès et du chemin parcouru. «Mis en place depuis trois ans, cet outil extrêmement positif ravit non seulement les plus jeunes, fiers de leur progression, mais aussi les parents.» L’appartenance, une question capitale Le cahier de vie figure également comme l’un des principaux outils auquel Caritas Placement Familial Romandie a recours pour aider l’enfant à prendre conscience de son identité. Barbara Kaiser, responsable d’antenne chez Caritas Placement Familial, explique que pour marquer le 20ème anniversaire de la Convention Internationale relative aux Droits des Enfants (CIDE), l’Assemblée générale des Nations Unies a officiellement présenté le 20 novembre 2009 les Lignes directrices relatives à la protection de remplacement pour les enfants. Le paragraphe 100 de ces lignes directrices souligne précisément l’importance d’un cahier de vie qui devrait être accessible à l’enfant tout au long de sa vie. La réflexion sur la question d’appartenance revêt donc une importance capitale pour Caritas Placement Familial qui coordonne le placement et l’accompagnement d’enfants et de jeunes en situation de vie difficile dans des familles d’accueil soigneusement sélectionnées. «Les enfants placés de foyer en famille d’accueil peuvent parfois oublier certaines périodes de leur vie», explique Nadia Ammar, chargée de projet et référente de famille d’accueil. «Ceci peut s’avérer problématique, particulièrement en ce qui concerne la question de l’identité.» Ainsi, pour l’organisation, il est essentiel de mettre des outils en place permettant aux familles d’accueil d’accompagner l’enfant dans sa construction identitaire. En lui transmettant des repères temporels soutenant le développement de sa mémoire et en s’inspirant de divers travaux universitaires, Caritas Placement Familial accompagne les familles d’accueil dans la cocréation, avec l’enfant, d’un cahier de vie comprenant des photos développées et commentées. Un autre outil utilisé par l’organisation consiste à raconter à l’enfant son histoire dont il est le héros et qui se finit bien. «C’est une méthode que nous développons de plus en plus car elle permet de le rassurer, de valider les repères de sa vie, de ne pas lui dissimuler sa réalité et d’activer sa mémoire de manière ludique», détaille Barbara Kaiser. Le petit rapport mensuel sur le quotidien de l’enfant écrit par la famille d’accueil aide à garder des traces très précises et régulières au fil des années, autant pour l’enfant que sa famille Pour les jeunes, construire une identité propre est un défi. C’est particulièrement vrai pour les enfants et les jeunes vivant dans des situations sociales difficiles. Photo: image d’illustration / 123FR
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