Vivre et construire son identité |Magazine ARTISET | 1-2024

32 ARTISET 01 I 2024 Annonce Oui à un monde sans pauvreté Non, ce n’est pas leur maison caritas.ch/oui Nos projets offrent une protection aux personnes en exil et créent de nouvelles perspectives de vie. Faites un don avec TWINT! une famille d’accueil ou un foyer. Pour de nombreuses personnes de la deuxième génération, le grand silence autour du sujet est très pesant. Même si le passé de leurs parents était omniprésent, elles ne parvenaient pas à le cerner. Les enfants ont remarqué que leurs parents souffraient de leur passé et se sont sentis responsables d’eux. Ils sont nombreux à s’identifier fortement à l’histoire de leurs parents et à ressentir de la culpabilité, de la peur ou de la pitié. Il apparaît ainsi clairement que certains schémas se répètent au sein des familles. En outre, les répercussions des expériences des parents se font ressentir tout au long de la vie des descendant·es. «Les filles et les fils avec lesquels nous avons parlé ont été et sont toujours confrontés à l’impact du vécu de leurs parents sur leur identité et leur vie, tant durant leur enfance qu’à l’âge adulte», indique Andrea Abraham. Elle tient à souligner que l’identité n’est jamais fixée mais se développe en permanence. Au cours de l’étude, un élément a particulièrement attiré l’attention de l’équipe de recherche: le rapport de proximité ou de distance entre les enfants et les parents, qui tombent souvent dans l’un ou l’autre extrême et se montrent soit trop proches, soit trop distants, qu’il s’agisse de paroles, d’actes ou d’humeurs. «La première génération de personnes concernées a vécu différentes formes de ruptures, qui ont eu un impact sur leur propre image», explique Andrea Abraham. Elles ont souvent intériorisé des phrases négatives telles que «tu n’es rien, tu es un incapable, on ne peut rien faire de toi», qui ont été transmises à la génération suivante, la marquant elle aussi. La définition de soi découlant d’expériences difficiles se répercute ainsi, dans l’interaction entre les parents et les enfants, sur l’identité et le sentiment d’appartenance des deux générations. L’orientation vers les métiers du social Selon Andrea Abraham, la manière dont les personnes de la deuxième génération font face à leur vécu varie. Elles adoptent différentes stratégies de défense contre leurs propres expériences négatives et les répercussions de l’enfance difficile de leurs parents. Certaines ont quitté leur famille avant d’atteindre la majorité, renonçant à suivre la formation de

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