ARTISET 01 I 2024 37 Les indicateurs de qualité doivent donner une première indication de la qualité des prestations fournies dans les domaines mesurés et permettre de comparer les EMS. C’est en ces termes que l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) décrit le sens et le but du rapport publié fin février. Nous interprétons les données avec Franziska Zúñiga, professeure à l’Institut pour les sciences infirmières de l’Université de Bâle. Elisabeth Seifert Le document «Indicateurs de qualité médicaux dans le domaine des établissements médico-sociaux 2021», que l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a publié fin février, ne compte pas moins de 1374 pages. L’OFSP rend compte pour la première fois au niveau national et publiquement des données des EMS sur six indicateurs de qualité nationaux répartis dans quatre domaines de mesure: malnutrition, mesures limitant la liberté de mouvement, polymédication et douleur. Pour chaque canton, les données des EMS sont affichées sur une page dans une présentation numérique et graphique. Le document contient les données de 1302 institutions. Au moins 200 EMS sont absents de la statistique, soit parce qu’ils sont trop petits, soit parce qu’ils n’ont pas pu fournir toutes les données requises. À côté de la valeur par indicateur pour chaque EMS, on peut voir la valeur cantonale, qui représente la moyenne arithmétique des valeurs de l’indicateur de chaque EMS du canton correspondant. Un premier coup d’œil sur tous ces chiffres nous apprend tout d’abord que pour l’ensemble des établissements et des cantons, l’indicateur de la polymédication présente la valeur la plus élevée (autour des 42 %). Viennent ensuite les deux indicateurs de la douleur (auto-évaluation et évaluation par des tiers), à un niveau nettement inférieur. La part de résident·es pour qui une malnutrition a été constatée se situe à un pourcentage moyen à un chiffre. Les valeurs les plus faibles sont enregistrées pour les mesures limitant la liberté de mouvement: un pourcentage à un chiffre faible à moyen correspond à la part de résident·es qui ont des barrières de lit, et le pourcentage le plus faible (souvent inférieur à 1 %) représente la part de résident·es avec une fixation du tronc ou un siège ne permettant pas de se lever de façon autonome. Comparaisons au sein d’un même canton «Quand on regarde les données globalement, il apparaît que peu d’établissements sont nettement au-dessus de la moyenne de leur canton, tous indicateurs confondus», observe Franziska Zúñiga. La professeure à l’Institut pour les sciences infirmières de l’Université de Bâle a accompagné dès le début le projet d’introduction d’indicateurs de qualité médicaux nationaux sur le plan scientifique. Selon elle, les institutions ont plutôt des valeurs plus élevées pour certains indicateurs, et plus faibles pour d’autres. Il y a aussi des établissements qui ont partout des valeurs moyennes. «Les indicateurs de qualité médicaux dans le domaine des EMS donnent un aperçu du niveau de qualité des prestations de soins selon la loi fédérale sur l’assurance-maladie (LAMal), fournies par un EMS, dans les domaines mesurés, et permettent de comparer les EMS à ce niveau.» L’OFSP décrit ainsi les objectifs de la publication dans l’introduction du rapport. On peut également lire que cela permet aux EMS, sur la base des valeurs moyennes cantonales affichées, «de se positionner par rapport aux valeurs du canton responsable». Franziska Zúñiga estime utile que l’OFSP dresse un rapport des valeurs d’un établissement en comparaison des données moyennes cantonales et dispose ainsi notamment d’une comparaison intracantonale. L’experte insiste sur le fait que dans un canton, le cadre réglementaire est similaire. Les cantons exercent une fonction de surveillance vis-à-vis des EMS et associent les autorisations d’exploitation à certaines obligations liées à la qualité. De plus, il y a des différences culturelles entre les régions, mais aussi entre les cantons plutôt ruraux et les cantons plutôt urbains. L’actu
RkJQdWJsaXNoZXIy MTY2MjQyMg==