40 ARTISET 01 I 2024 Elle a bien tenté d’emprunter d’autres voies, mais tout l’a toujours ramenée à son domaine de prédilection qui la passionne: la vieillesse. La nouvelle directrice de Curaviva, Christina Zweifel*, se réjouit de développer les orientations stratégiques de la branche pour les années à venir, dans le cadre d’un large processus participatif. Propos recueillis par Anne-Marie Nicole «Écrire ensemble une nouvelle page est une chance» Christina Zweifel, selon l’OMS, les personnes âgées de plus de 65 ans sont désormais plus nombreuses que les moins de 15 ans en Europe. Dans un tel contexte, quelles sont les perspectives pour les institutions? Précisons d’abord que ce basculement des âges est intervenu il y a quelques années déjà en Suisse. En 2020, les personnes de plus de 65 ans représentaient 18,9 % de la population et les moins de 15 ans 15,1 %. Pour autant, il ne faut pas négliger le fait que les statistiques des plus de 65 ans touchent deux générations, les troisième et quatrième âges. Le troisième âge se compose de personnes globalement encore très actives et en bonne santé, tandis que le quatrième âge réunit de nombreuses personnes fragilisées qui ont besoin de soutien. Et ce sont pour ces dernières que s’engagent les EMS. Le vieillissement démographique se traduit par des défis économiques, sociaux et sanitaires importants. L’OMS préconise des mesures de prévention et de promotion de la santé. Les institutions ont-elles un rôle à jouer sur ce plan? Certains EMS commencent à jouer un tel rôle, en proposant des services de conseil vers l’extérieur ou en étant partie prenante dans des programmes de quartiers ou de communes. Mais la mission première des EMS est d’être un lieu de vie et de soins pour des résidentes et résidents fragilisés, lesquels ont généralement plus de 80 ans. Et c’est justement ce groupe de la population qui va le plus augmenter ces prochaines années. Selon l’OFS, le nombre des plus de 80 ans va doubler d’ici 2050. Pour nos institutions, un des défis est là. L’EMS regroupe nombre de compétences dans les domaines de l’accompagnement et des soins. Il pourrait devenir un pôle de prestations pour l’environnement social de proximité. C’est un développement possible, en effet, qui peut être pertinent dans certains environnements. Tout dépend du réseau dans lequel l’EMS évolue. Dans certaines régions, cela n’a pas de sens, car d’autres prestataires sont déjà bien présents. Au vu de l’augmentation des polymorbidités et des troubles cognitifs des personnes accueillies, la mission
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