48 ARTISET 01 I 2024 Comment cela se traduit-il? Pour nos manifestations et nos activités, nous voulons systématiquement intégrer à notre réflexion les aspects liés à l’inclusion. Nous souhaitons aussi partager notre savoir-faire au sein du Groupe Migros et repousser ainsi les limites. Nous aimerions changer fondamentalement la société, qui doit devenir plus inclusive. Nous aimerions que nos efforts aient un effet boule de neige. Le Pour-cent culturel regroupe sous un même toit des engagements très divers. Comment l’inclusion y est-elle concrètement vécue? Nous aimerions intégrer en interne certaines normes à tous les projets. Nous sommes en train de développer une sorte de Wikipedia de l’inclusion, qui rassemble l’ensemble du savoir-faire sur le sujet. Dans ce sens, nous nous considérons comme un centre de compétences national. M4Music a par exemple d’autres approches de mise en œuvre de l’inclusion que Steps. Dans la musique, l’accessibilité revêt une autre signification que dans la danse. Dans le Musée Migros d’art contemporain, les défis sont là encore d’un autre ordre, parce que le bâtiment lui-même joue un rôle majeur. Comment fonctionnent la communication et la médiation? Dans combien de langues sont proposées les visites guidées? Et si elles sont proposées dans la langue des signes, dans laquelle? Pour travailler sur le thème de l’inclusion, collaborez-vous aussi avec des partenaires ou gérez- vous tout en interne? Nous échangeons avec différents groupes d’intérêt. Nous ne voulons pas nous mettre en concurrence mais cherchons à dégager des synergies. Notre collaboration avec le Theater Hora, ou encore le guide «Pour une sortie culturelle accessible» réalisé en collaboration avec Pro Infirmis et Sensability, sont de bons exemples. Sans oublier le projet de réseaux IntegrART du Pour-cent culturel Migros, dans lequel nous encourageons depuis 2007 les arts scéniques inclusifs. Mais nous collaborons depuis toujours aussi avec des autoreprésentantes et autoreprésentants ainsi qu’avec les spécialistes de Sensability, qui nous conseillent sur les mesures possibles. Enfin, parler avec les personnes, plutôt que parler d’elles, est au cœur même de l’inclusion. Ne pas se contenter de les écouter mais apprendre d’elles et agir à leurs côtés. Culture auprès de la Direction Société et culture du Pour-cent culturel Migros, aimerait inscrire le thème dans un cadre sociétal plus large. «Nous voulons avoir une approche plus large de l’inclusion. En Suisse, près d’une personne sur cinq présente un handicap. L’inclusion est donc socialement importante.» Mira Song, dans le cadre de Steps, les mesures relatives à l’inclusion concernent surtout les personnes en fauteuil roulant ou avec un handicap auditif. Mais que fait d’autre le Pour-cent culturel pour promouvoir l’inclusion? Si nous voulons avoir une approche plus large de l’inclusion, nous devons essayer de rompre avec certains schémas de pensée. Une action positive en faveur des personnes en fauteuil roulant a aussi des avantages pour les parents avec une poussette ou les gens qui ne peuvent se déplacer sans déambulateur. Les personnes dont l’ouïe n’est plus aussi fine peuvent aussi profiter des moyens supplémentaires que nous proposons aux personnes malentendantes lors de nos manifestations. Nous ne devrions pas essayer de tout compartimenter, ni apposer un label spécial pour tout. Cela ne fait pas avancer l’inclusion. L’objectif à long terme est qu’il soit tout à fait normal d’avoir au programme des pièces mettant en scène des personnes en situation de handicap. Nous devons élargir notre regard. Marc Brew et Sidi Larbi Cherkaoui explorent en mouvement, texte et vidéo, une époque où tout était bouleversé. «Ce qui nous plaît, c’est que c’est une histoire à la fois très personnelle et universelle.» Valeria Felder, directrice du festival L’édition 2024 se déroulera du 24 avril au 19 mai. Infos et billetterie ➞ steps.ch
RkJQdWJsaXNoZXIy MTY2MjQyMg==