ARTISET 02 I 2023 3 Éditorial «Les organisations des domaines du social et de la santé, ainsi que chaque professionnel·le à titre individuel jouent un rôle décisif dans le processus d’innovation.» Elisabeth Seifert, rédactrice en chef Chère lectrice, cher lecteur, Ce n’est que récemment, dans le cadre de la votation sur le climat que la discussion s’est ouverte, en Suisse, sur la nécessité d’innover: les nouvelles technologies sont au cœur de la protection du climat. Le projet prévoit d’aider les entreprises à investir dans des technologies innovantes permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le domaine des technologies respectueuses de l’environnement n’est cependant pas le seul dans lequel les entreprises sont appelées à se développer et à mettre de nouveaux produits et services sur le marché répondant aux besoins en constante évolution de leurs clients. Pour de nombreuses entreprises de notre pays, qui y consacrent désormais les fonds nécessaires, innover est devenu une évidence. Des innovations s’imposent également dans les domaines du social et de la santé. Les évolutions dans notre société exigent de nouvelles idées, de nouvelles méthodes ou approches en matière de conseil, de soins et d’accompagnement des personnes vulnérables. Mais, à la différence des innovations technologiques, la nécessité d’innover sur le plan social n’est encore que peu perçue, tant par le grand public que par les milieux politiques, les pouvoirs publics ou les prestataires de services. Dans l’entretien qu’elle a accordé au magazine Artiset, Anne Parpan, de la Haute école de travail social FHNW, montre par exemple de quelle manière la CDPH, mais également le vieillissement de notre société, permet d’ouvrir un vaste champ d’action pour des projets novateurs (page 10). Tout en soulignant que les conditions cadres particulières dans les domaines du social et de la santé imposent de mettre sur pied des programmes d’encouragement spécifiques, pour soutenir les évolutions indispensables à l’échelle nationale. C’est la raison pour laquelle s’est créée l’Association pour la promotion de l’innovation sociale (page 16). L’association entend donner l’impulsion nécessaire aux innovations par la mise en réseau des hautes écoles, des prestataires et des bénéficiaires de services, mais également en encourageant des méthodes de travail participatives. Comme le montrent les reportages à La Une, tant les organisations des domaines du social et de la santé que chaque professionnel·le à titre individuel jouent un rôle décisif dans le processus d’innovation: c’est sur le terrain, là où des professionnel·les s’engagent pour apporter des améliorations aux personnes qui leur sont confiées, que naissent les innovations. Il faut pour cela de la curiosité et du courage, et accepter de prendre un certain risque. Dans l’essai qu’il vient de publier, Markus Leser, senior consultant auprès de l’association de branche Curaviva, invite les prestataires à ne pas attendre que pouvoirs publics et assureurs résolvent les problèmes mais à jouer eux-mêmes un rôle actif (page 23). Les exemples que nous publions permettent également de constater la considérable force d’innovation du travail collaboratif, que ce soit entre divers prestataires, mais aussi entre instituts de recherche et personnes concernées. La nouvelle loi sur les entreprises du domaine social du canton de Zoug (page 29) repose elle aussi sur la collaboration, en intégrant le point de vue des personnes concernées et l’expérience de prestataires novateurs. Photo de couverture: 24 pictogrammes sous la main, pour communiquer dans toutes les situations. Un projet développé par la Fondation Clair Bois, dans le canton de Genève. Photo: amn
RkJQdWJsaXNoZXIy MTY2NjEzOQ==