ARTISET 02 I 2023 37 durable est devenue une seconde nature pour tout le monde, affirme-t-il. Les entreprises artisanales avec lesquelles la fondation BSZ collabore le savent aussi et lui proposent directement les solutions les plus modernes et les plus efficaces en cas de rénovation ou de nouvelle construction. Désormais, les bâtiments des six sites sont globalement à la pointe de la technologie. Concrètement, cela signifie que non seulement la chaleur, mais aussi l’électricité sont produites de manière durable. Sur trois bâtiments (le siège de Steinen, l’immeuble d’Ingenbohl et l’étable contiguë), 622 panneaux solaires captent la lumière du soleil et produisent 199000 kilowattheures d’électricité par an. Cela correspond à la consommation annuelle de 45 ménages et permet d’économiser 82 tonnes de CO2 chaque année. La fondation BSZ est soutenue par l’entreprise Solarify, qui se charge de l’organisation: la fondation a mis ses toits à disposition pour des panneaux solaires financés par Solarify selon son modèle de participation citoyenne. L’entreprise a également coordonné l’installation des panneaux et se charge à présent de leur exploitation. Les personnes intéressées ont pu acheter des panneaux sur les trois installations. Certains ont été acquis par le personnel de la fondation, qui avait obtenu un droit de préemption. En contrepartie, les 54 propriétaires de panneaux recevront régulièrement de Solarify une part des recettes provenant de la vente de l’électricité. Quant à la fondation, elle achète le courant produit sur ses toits à un prix avantageux (www. solarify.ch). L’électricité solaire devant toutefois elle aussi être utilisée à bon escient, de nombreux appareils de l’établissement sont désormais économes en énergie. En cas de nouveaux achats, les responsables choisissent autant que possible les modèles les moins énergivores. Les machines, elles, fonctionnent avec de l’air comprimé à faible consommation. Par ailleurs, de nombreuses lampes sont équipées de LED et de détecteurs de mouvement afin qu’elles ne restent pas allumées inutilement. «Nous profitons de chaque occasion pour optimiser», explique Roland Schürpf. La vigilance ne se relâche jamais: «Plus le standard est élevé, plus nous apportons d’améliorations.» Sonneurs à ventre jaune et culture maraîchère Quiconque en a la volonté trouve toujours de nouvelles idées. Un projet phare qui réunit tous les aspects du développement durable et qui réjouit beaucoup Roland Schürpf est le domaine agricole Höchenen, à Ingenbohl, soit la future ferme «Perlenhof». Cela fait longtemps qu’on y applique les directives du Bourgeon Bio et que les œufs de poules élevées en plein air sont conformes aux normes du label KAGfreiland. De plus, la ferme est en pleine réorientation: elle passe d’une exploitation centrée sur la production à une «ferme de vie» orientée sur l’expérience, offrant un espace à la biodiversité et au développement durable. Des crapauds sonneurs à ventre jaune, une espèce en voie de disparition, s’y sont déjà installés, et les haies plantées aux abords des cultures agricoles permettent aux petits animaux et aux oiseaux d’y nicher. Par ailleurs, l’offre de la structure de jour sera développée dans le domaine agricole. La nouvelle ferme «Perlenhof» ouvrira ses portes au printemps 2025. Les visiteuses et visiteurs pourront alors se promener et découvrir les cultures agricoles et biologiques, une belle occasion de rapprocher la fondation et la société. Autre nouveauté, le projet social «Plusvalue» (projet-plusvalue.ch): les objets d’occasion remis sont réceptionnés par du personnel en réinsertion, réparés si nécessaire, puis mis en vente sur une plateforme de commerce en ligne. Les propriétaires des objets reçoivent 70% du prix de vente et le reste sert à financer le projet. Les objets ne sont ainsi pas jetés mais valorisés. Certification ISO et levée de fonds Comme tout fonctionne si bien, la fondation envisage d’obtenir ces prochaines années la certification ISO de management environnemental, une suite logique aux nombreuses mesures mises en œuvre: «Ce n’est pas comme si nous devions tout adapter pour obtenir la certification», explique Roland Schürpf. La certification du concept global s’impose plutôt comme une évidence. Elle n’apportera aucun changement radical, précise-t-il, mais la clientèle la demande de plus en plus. «Et ce certificat serait une jolie récompense!» Mais comment parvenir à un tel concept entièrement durable? «La direction doit le soutenir et être prête à investir davantage si besoin», déclare Roland Schürpf. C’est par exemple le cas pour l’achat de nouvelles machines ou de matériel, ou comme le bois pour la menuiserie: il est issu de forêts gérées durablement, porte le label FSC et provient principalement de Suisse. En revanche, le financement des projets spéciaux est, dans la mesure du possible, assuré via d’autres modèles: pour le projet agricole, environ 80% des coûts sont couverts par des collectes de fonds. Quant à la végétalisation d’un toit-terrasse, elle a été prise en charge par une fondation. Cela implique, certes, davantage de travail pour monter un dossier. «En revanche, le budget de l’entreprise n’est ainsi pas grevé.» Roland Schürpf est content: «Lorsqu’on regarde tout cela, c’est plutôt gratifiant et cela stimule l’imagination pour trouver de nouvelles solutions créatives.» Des pellets au biotope pour crapauds sonneurs en passant par les panneaux solaires, le développement durable a de multiples facettes. L’actu ➞ www.bsz-stiftung.ch
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