48 ARTISET 02 I 2023 L’actu Les situations difficiles offrent aux personnes concernées une opportunité de s’exprimer. C’est ce qu’explique l’auteur de ce texte dans un livre, à l’appui d’analyses vidéo, d’observations et d’entretiens. Les causes des comportements difficiles peuvent être liées à la vie en institution. Une plus grande participation à la communication peut y remédier. Widukind Zenker* Renforcer la participation à la communication Les institutions de prise en charge intensive accompagnent des personnes en situation de handicap et avec des comportements difficiles. Si ces institutions leur permettent de se sentir chez elles et acceptées, elles régissent toutefois leur vie et les surveillent en permanence, souvent dans le cadre d’un accompagnement individuel. Elles apportent certes un soutien, mais qui peut devenir un fardeau pour les résident·es. Les lieux privés et les espaces d’autonomie font souvent défaut. Cet accompagnement étroitement structuré exige des professionnel·les une grande sensibilité en matière de communication. Prendre conscience du cadre particulier Le plus souvent, les institutions de prise en charge intensive régissent tous les domaines de la vie sous un même toit, ce qui en fait des institutions totales. Peu d’endroits et de moments échappent à leur emprise. La vie est déterminée en majeure partie par les structures institutionnelles: les résidentes et résidents dépendent presque en permanence des professionnel·les, qui établissent les programmes quotidiens, corrigent souvent leurs actions et interviennent immédiatement en cas de conflit. Diverses tâches internes sont parfois exécutées dans les espaces de vie et les sorties se font en groupe. Dans ces unités de vie, les personnes en situation de handicap sont confrontées à d’autres résidentes et résidents qui ont un comportement difficile. Les institutions de prise en charge intensive comptent deux groupes clairement distincts: les professionnel·les et les résident·es. Il importe de reconnaître la position de force qu’occupent les professionnel·les, qui définissent généralement les structures et veillent au respect des normes et des règlements institutionnels, parfois au moyen de mesures restreignant la liberté de mouvement, comme les espaces fermés ou les salles d’apaisement. En situation de
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