Faire ses propres choix de vie | Magazine ARTISET 2-2024

ARTISET 02 I 2024 17 Les institutions pour personnes en situation de handicap telles qu’Altra, à Schaffhouse, sont engagées dans un processus de transformation dicté par les principes de la CDPH. Deux responsables de cette organisation parlent des défis à relever lorsqu’on aide les personnes accompagnées à trouver leur place. Elisabeth Seifert Samira Mathys est l’un des visages de la campagne d’affichage qui occupe les endroits animés du canton de Schaffhouse. Sur l’une des affiches, elle sourit avec assurance, diffusant son message: «Je vis la diversité. Et toi?» La jeune femme occupe deux emplois à temps partiel, l’un dans le domaine de la fleuristerie au jardin biologique de l’institution Altra, et l’autre dans un magasin de quartier de la ville de Schaffhouse, où elle est accompagnée par un coach professionnel. Elle vit dans son propre appartement et bénéficie de quelques heures par semaine des conseils d’une spécialiste de l’institution pour les questions du quotidien. Samira Mathys semble avoir trouvé «sa» voie, tout comme les autres personnes participant à la campagne de l’institution. Celle-ci entend sensibiliser le public et les entreprises aux principes contenus dans la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées par le biais de différentes activités. Les responsables de l’institution adhèrent déjà eux-mêmes aux lignes directrices de la CDPH avec le slogan: «Altra offre la possibilité de choisir – pour un monde inclusif, dans lequel chaque personne peut vivre de manière autonome.» Adopter un autre point de vue Un développement personnel vers une vie autonome n’est possible que si les personnes en situation de handicap peuvent, comme toutes les autres, choisir parmi plusieurs perspectives. Sonja Anderegg et Sven Stückmann, membres de la direction d’Altra, en sont convaincus. Il ne suffit toutefois pas d’offrir la possibilité de choisir: «Il s’agit aussi de donner aux personnes les moyens d’identifier ce dont elles ont besoin et de trouver leur place», souligne Sonja Anderegg, responsable du domaine spécialisé Intégration, logement et ateliers d’occupation. Pour appliquer les principes fondamentaux de la CDPH, il est nécessaire d’adopter un autre point de vue, affirme-telle. Un point de vue qui, justement, tient compte du droit de toute personne à avoir une liberté de choix aussi grande que possible pour construire sa propre vie. «Il y a dix ans, lorsque la CDPH a été ratifiée par la Suisse, nous nous sommes très vite rendu compte que cela aurait d’importantes conséquences pour nous.» Un grand travail de réflexion et beaucoup de courage ont été nécessaires, et le sont toujours, pour adopter ce nouveau point de vue. «Aujourd’hui, nous en sommes au point où tout le monde veut faire partie du changement», déclare-telle. Cela inclut tant la direction et le conseil de fondation que les professionnel·les et la clientèle. Sven Stückmann, responsable des ventes, du marketing et de la communication, ajoute: «Pour nous, la CDPH est devenue un principe directeur et une exigence de qualité qui apporte de la clarté pour le développement d’Altra.» Structure de jour sans salaire et emplois inclusifs La direction a dû, et doit encore, faire preuve de beaucoup de courage pour créer de nouvelles offres dans le domaine du travail. Ainsi, comme dans de nombreuses institutions, un large éventail de places d’occupation sur le marché du travail complémentaire a vu le jour chez Altra au cours des dernières décennies. Dans les propres structures de l’institution ou en collaboration avec des entreprises de diverses À la une «Aujourd’hui, nous en sommes au point où tout le monde veut faire partie du changement: la direction, le conseil de fondation, les professionnel·les ainsi que les client·es.» Sonja Anderegg, responsable du domaine spécialisé Intégration, logement et ateliers d’occupation

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