Faire ses propres choix de vie | Magazine ARTISET 2-2024

ARTISET 02 I 2024 23 SVEB-Zertifikat Ausbilder:in ZA-BE Einzelbegleitungen Das Grundlagenmodul für einen gekonnten Einstieg als Ausbilder:in in die Erwachsenen- und Berufsbildung. Jetzt neu nach ReFA23! Weitere Informationen auf aeb.ch/bildungsangebot Annonce À la une Quelle est la responsabilité des politiques dans la mise en œuvre de ce droit à l’autodétermination? On doit pouvoir en attendre deux choses qui sont très inégalement mises en œuvre à l’heure actuelle: d’une part, réfléchir aux moyens à mettre en place pour que l’autodétermination de la personne soit respectée, sans que ces moyens soient dictés par les seuls impératifs budgétaire et gestionnaire. D’autre part, ne pas s’ingérer dans le travail des gens du terrain, mais assurer un suivi pour garantir la qualité des prestations et le respect des bénéficiaires. Et quelle est la part de responsabilité de la société en général? Il y a évidemment une réflexion à avoir au sein de la société sur la place de la vulnérabilité et des personnes vulnérables. Nous sommes une société qui tend à valoriser la productivité et la performance. Il y a donc un vrai défi sociétal pour parvenir à valoriser les différentes formes de pouvoir d’agir et pas uniquement un pouvoir d’agir qui relèverait de la productivité et de la performance. Vous vous intéressez depuis des années aux questions liées à l’autodétermination des personnes vulnérables. Comment ce droit a-t-il évolué au cours de ces dix dernières années? La participation, l’autodétermination, le pouvoir d’agir sont aujourd’hui largement admis dans les discours. Tout le monde ou presque s’accorde à dire que c’est mieux de «faire avec» plutôt que «faire à la place», de «laisser décider» plutôt que «décider à la place». Dans les discours, il y a un consensus fort pour reconnaître la pertinence de ces concepts. Le problème, c’est que les discours peinent encore à se traduire dans la réalité. Depuis quelques années, je perçois une impatience grandissante face à ce qui reste purement rhétorique et formel. Cette impatience se manifeste et s’exprime plus fortement et le politique ne peut plus ignorer ces voix qui s’élèvent. J’ai le sentiment qu’on a actuellement une fenêtre d’opportunité qui est plus largement ouverte que ce n’était le cas il y a dix ans, lorsque la Suisse a ratifié la CDPH, pour que le politique se donne les moyens d’aller au-delà des bonnes intentions en termes de participation et d’autodétermination. * Jean-Michel Bonvin est sociologue, professeur en politiques sociales et vulnérabilités à l’Université de Genève. Parmi ses principaux champs d’expertise: les politiques d’intégration sociale, la vulnérabilité et les parcours de vie. «La discussion favorise le respect, l’empathie et l’écoute. Elle est un espace important pour soutenir la co-construction d’un environnement garantissant une meilleure prise en compte de l’autodétermination.» Jean-Michel Bonvin

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