ARTISET 02 I 2024 35 Collaboration avec les expertes en soins infirmiers Pour pouvoir effectuer un bon travail auprès des résident·es, le KZU procède de la manière suivante: les données servant d’indicateurs sont transmises chaque trimestre ou chaque semestre aux infirmier·ères de pratique avancée, qui sont responsables d’un ou de deux services. «Les données doivent être transmises clairement et traitées par des professionnel·les qui les comprennent vraiment.» C’est en ces termes que Marlies Petrig décrit la collaboration systématique avec les expertes en soins infirmiers. Lors des entretiens communs avec un·e médecin employé·e par l’établissement, on cherche des explications pour chaque cas spécifique et on engage les mesures d’amélioration possibles. «La valeur de l’indicateur en tant que telle ne m’intéresse pas tellement. Il est beaucoup plus important de savoir si chaque cas particulier est réellement justifié», indique Marlies Petrig. Il se peut en effet qu’un EMS présente des valeurs plus élevées à cause d’états de santé complexes. En plus des efforts constants, le KZU mène régulièrement un projet prioritaire. Actuellement, des audits internes sont menés pour vérifier si les mesures limitant la liberté de mouvement sont «décidées, documentées et évaluées dans les règles de l’art». La Petite-Boissière du Groupe RPSA à Genève et le Zentrum Schlossmatt à Berthoud adoptent des procédures similaires. Les indicateurs sont analysés avec des infirmier·ères de pratique avancée tous les trois mois et au besoin, des actions correctives sont engagées, explique Anne Plissart. Lucia Schenk décrit la procédure en ces termes: «À la fin de chaque trimestre, je regarde les indicateurs puis j’informe les différentes équipes.» Les équipes analysent ensuite chaque cas avec le soutien des expertes en soins infirmiers. De plus, le groupe de travail Qualité des soins se réunit chaque mois pour évoquer, notamment, d’éventuelles anomalies au niveau des indicateurs. Polymédication: une attention particulière Comme le montre clairement la première statistique nationale, la part de résident·es qui prennent beaucoup ou trop de médicaments est élevée dans une grande partie des EMS. Dans la moyenne suisse, environ 42% des résident·es prennent chaque jour au moins neuf substances actives. C’est pourquoi l’indicateur de la polymédication mérite la plus grande attention des responsables des soins. À Genève, un projet pilote cantonal a même été lancé l’année dernière. L’EMS Les Charmilles, le principal site du Groupe RPSA, y a participé. Depuis, les mesures sont mises en œuvre sur tous les sites du Groupe RPSA: une pharmacienne clinique vérifie régulièrement la médication des résident·es avec le médecin responsable de l’EMS. «Dans le cadre de ce projet pilote, il a été possible de diminuer considérablement la médication», affirme Anne Plissart. Mais la collaboration avec les médecins traitant·es des résident·es s’avère compliquée pour la mise en œuvre à l’échelle du canton. Le Zentrum Schlossmatt de Berthoud a réduit la proportion de ses résident·es avec une polymédication en demandant à ses équipes des différents services de vérifier systématiquement la médication des résident·es tous les trois mois puis de discuter des mesures correspondantes avec la médecin de l’EMS. «Comme l’état de santé change sans cesse, il est nécessaire d’adapter en permanence les médicaments», explique Lucia Schenk. L’ajustement de la médication ne se fait pas aussi rapidement avec les médecins de famille, qui apprécient en outre, en raison de leurs ressources limitées, la collaboration avec la médecin de l’EMS. Cela fonctionne de manière similaire au KZU, comme l’explique Marlies Petri: «Nous proposons le libre choix de la ou du médecin, mais les résident·es ne tardent pas à consulter les médecins de l’EMS, dont la disponibilité est beaucoup plus grande.» Elle précise qu’au fil des ans, une grande sensibilisation à la question de la médication adéquate s’est développée parmi le personnel soignant et le corps médical de l’EMS. «À la fin de chaque trimestre, je regarde les indicateurs puis j’informe les différentes équipes. Elles analysent ensuite chaque cas avec le soutien des expertes en soins infirmiers.» Lucia Schenk, collaboratrice scientifique Soins et thérapie au Zentrum Schlossmatt de Berthoud L’actu
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