ARTISET 02 I 2024 37 L’actu donc pas de petites associations comptant peu de membres. Les grandes organisations peuvent en général s’offrir ce développement, tandis que celles de taille moyenne manquent souvent de temps et d’argent pour le travail conceptuel. En plus de la passion pour l’action, il faut parfois se demander si ce qui est fait a un sens. Nous continuerons de développer cet instrument de financement au gré des besoins des partenaires de soutien. De quels projets êtes-vous particulièrement fière? Je suis heureuse de constater que nous avons parfois identifié très tôt certaines lacunes et mis en œuvre de nombreux programmes de manière participative, selon une approche impliquant plusieurs parties prenantes. Des bases solides sont ainsi posées, de sorte que les projets continuent de vivre une fois notre soutien terminé. Je pense par exemple au projet Tavolata, qui crée des liens entre des gens qui cuisinent et mangent ensemble lors de repas communautaires qu’ils organisent eux-mêmes. Autre exemple de projet réussi, le centre de compétences des associations Vitamine B, unique en son genre, qui existe depuis plus de vingt ans. Je suis également fière du Réseau Café-récits, grâce auquel des personnes, accompagnées d’une animatrice ou d’un animateur, partagent leurs histoires de vie et leurs expériences sur un thème donné, ce qui renforce les liens. Et actuellement, les Aînées pour le climat occupent le devant de la scène. Elles sont nées de la Révolution des grands-mères, un projet du Pour-cent culturel Migros soutenu de 2010 à 2022 et poursuivi depuis par une association d’utilité publique autonome. Où voyez-vous le plus grand besoin de soutien dans le domaine social? Je fais la distinction entre les aspects thématiques et méthodologiques. Sur le plan thématique, j’estime que l’égalité des chances et la participation à tous les niveaux sont un grand défi. Et que l’écart se creusera encore pour ce qui est des chances de participation de toutes et tous à la vie sociale, en raison de l’augmentation du coût de la vie et de la numérisation. La clé de la participation, c’est l’engagement, qui comble les trous et met de l’huile dans les rouages de notre société. Et puis, il y a l’aspect méthodologique, où je vois un besoin de co-création et de collaboration interdisciplinaire pour trouver les meilleures solutions. Souvent, les exigences sont si complexes que nombre de points de vue sont nécessaires pour agir durablement. Cela prend toutefois du temps, et il vient à manquer dans un monde où l’efficacité dicte sa loi. Qu’est-ce qui a changé dans le domaine du soutien social ces dernières années? Ce qui est sûr, c’est que l’on se focalise sur l’effet des mesures de soutien, ce qui marque un grand changement. La qualité des activités se mesure à leur impact sur les gens et sur leurs comportements, et donc sur la société. À mon avis, «Nous avons le réflexe de rester entre nous, mais il est préférable de profiter de la diversité plutôt que d’y voir une menace.» Jessica Schnelle Jessica Schnelle: «L’engagement social comble les trous et met de l’huile dans les rouages de la société.» Photo: Jasmin Frei
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