Faire ses propres choix de vie | Magazine ARTISET 2-2024

ARTISET 02 I 2024 43 L’actu Anna Marti est infirmière diplômée spécialisée en psychiatrie. Elle est revenue à sa profession initiale après quelques détours enrichissants. Les nouvelles connaissances acquises et les expériences accumulées entretemps l’aident dans son travail. Susanna Valentin « L’intérêt pour les gens m’a toujours accompagnée» «J’aime bien me comparer à un cochon d’Inde», raconte Anna Marti, infirmière qualifiée. «On peut le sortir de sa cage, le mettre n’importe où et il continue sa vie comme si de rien n’était.» C’est exactement ce qu’a ressenti cette femme de 64 ans quand elle est revenue dans les soins il y a cinq ans. À 59 ans, la Glaronnaise de Schwanden a d’abord travaillé pendant quelques mois dans le service de démence d’un EMS, pour ensuite retourner dans le domaine dans lequel elle avait effectué sa formation, la psychiatrie, à un poste à 80%. «Je serais probablement revenue plus tôt à ma profession initiale si, durant mes années d’absence, j’avais pu avoir un aperçu des évolutions en psychiatrie», affirme-t-elle avec conviction. «Cela aurait atténué mon sentiment de ne plus être courant.» Revues des cliniques, informations, newsletter: elle a quelques idées sur la manière dont les employeurs peuvent rester en relation avec leurs ancien·nes salarié·es. Anna Marti en est persuadée: «Un point de contact peut pallier l’absence et inciter à se réinsérer plus tôt.» La maternité est l’une des principales raisons pour lesquelles les infirmières diplômées quittent la profession. C’était également le cas d’Anna Marti. Après son apprentissage en psychiatrie à Münsterlingen et quelques postes d’infirmière volante dans plusieurs institutions, son premier fils est né en 1987. En 1990, elle a eu un deuxième fils, puis une fille en 1993. La même année, elle a aussi recueilli une enfant en famille d’accueil. Qi-gong, homéopathie et MTC L’infirmière n’a jamais cessé de nourrir le souhait de retourner dans les soins. Elle a ainsi mis à profit ses années d’absence. Elle a travaillé dans le magasin de sport de montagne de sa mère, s’est formée comme monitrice de qi-gong, a terminé une formation d’homéopathe puis suivi une formation en médecine traditionnelle chinoise (MTC), pour ouvrir enfin un cabinet en 2005. «Toutes ces expériences m’ont été utiles quand je me suis réinsérée comme infirmière», se souvient-elle. «Durant toutes ces années, mon intérêt pour les comportements humains et les différentes personnalités est demeuré intact, est même plus grand encore.» En 2020, les établissements de santé, les cantons de Suisse centrale et d’autres partenaires ont lancé la campagne commune «wiedereinsteigen.ch» (se réinsérer). Anna Marti a suivi un cours UNE CAMPAGNE RÉUSSIE En 2020, la campagne de réinsertion «wiedereinsteigen.ch» (se réinsérer) a été lancée par les établissements de santé, les cantons de Suisse centrale et d’autres partenaires. Le cours de réinsertion professionnelle d’Artiset Formation, qu’Anna Marti a suivi, faisait partie de cette campagne. La plateforme a été bien fréquentée: ■ plus de 70 000 utilisateur·trices se sont informé·es sur wiedereinsteigen.ch, ■ plus de 1000 bilans de situation ont été effectués sur wiedereinsteigen.ch, ■ 95% des demandes de prise en charge des frais de formation ont été acceptées par les cantons et la Confédération, ■ la totalité des personnes ayant suivi une formation de réinsertion en 2023 ont retrouvé un emploi.

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