Faire ses propres choix de vie | Magazine ARTISET 2-2024

ARTISET 02 I 2024 45 L’actu Situés au cœur de Lausanne, les locaux lumineux à la décoration scandinave invitent à la sérénité. Sur les murs, des photos de paysages rappellent les différents camps fréquemment qu’organise AltitudeZero. Depuis 2017, cette association vaudoise soutient des jeunes âgés entre 15 et 25 ans confrontés à des problématiques diverses. «Nous ne sommes pas une mesure d’insertion, précise Jimmy Weber. Nous proposons un suivi socio-éducatif afin d’aider les jeunes tout d’abord à se reconstruire.» En tant qu’association à but non lucratif, AltitudeZero ne reçoit aucune subvention. «C’est un choix qui nous permet de conserver une grande liberté et d’instaurer un accompagnement sur mesure», explique notre interlocuteur. «Nous mettons ainsi en place des suivis individuels et adaptés aux différents profils.» Chez AltitudeZero, les jeunes ne peuvent pas être placés d’office. L’équipe éducative réalise d’abord un entretien afin de déterminer si un suivi est envisageable. Le Centre Social Régional (CSR), les écoles, les pédiatres, les psychiatres ou encore des particuliers peuvent solliciter l’association qui propose des suivis ambulatoires, des logements protégés ainsi que des séjours de rupture. Le sport, une thérapie salvatrice Dans le cadre des suivis quotidiens, AltitudeZero offre aux jeunes la possibilité de choisir parmi plusieurs ateliers dont la boxe socio-éducative comme en atteste la présence du punching ball dans la salle de sport des locaux. «Il nous tient à cœur de proposer des activités dans lesquelles les jeunes peuvent se confronter à eux-mêmes sans violence physique, souligne Jimmy Weber. Nous utilisons l’effort et l’endorphine qu’il génère pour encourager le dialogue. Pour qu’un échange s’instaure et qu’un lien se crée, nous avons constaté qu’il est primordial que les jeunes soient en action.» Pour certaines personnes, la boxe est une thérapie tandis que d’autres préfèrent le VTT ou encore l’art. «C’est très ouvert, confirme le directeur. Ce qui compte pour nous c’est que les jeunes puissent s’évader et parvenir à se confier.» Pour un grand nombre, la méthode porte ses fruits comme pour Alexandre (nom d’emprunt). «Il est arrivé chez nous à l’âge de 18 ans complètement perdu et sans repères après une enfance particulièrement difficile, raconte Jimmy Weber. «Il a été envoyé par le canton car il était à la rue et un membre de sa famille était en prison. Il était urgent de trouver une solution à cette situation précaire.» Alexandre a trouvé en la boxe une thérapie salvatrice qui lui a permis de libérer ses émotions. Durant le suivi qui a duré huit mois, Alexandre venait à AltitudeZero trois ou quatre fois par semaine et un lien de confiance s’est rapidement créé, ce qui est loin d’être le cas de tous les jeunes relève Jimmy Weber. «Nous avons monté avec lui un Nature et sport redonnent espoir aux jeunes L’association AltitudeZero aide des jeunes en difficulté à se reconstruire à travers des activités et des séjours centrés sur la nature, le sport et le dépassement de soi. Rencontre avec son directeur et fondateur, Jimmy Weber. Anne Vallelian

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