46 ARTISET 02 I 2024 dossier pour qu’il obtienne son propre logement et il a également décroché une place d’apprentissage dans une commune. Aujourd’hui, Alexandre va bien et poursuit son chemin de manière autonome.» Le logement, un outil central Pour d’autres, le lien de confiance met plus de temps à se créer. Jimmy Weber se souvient d’une jeune fille dans une situation complexe pour qui la consommation de drogues était devenue une échappatoire. «Quand elle est arrivée à AltitudeZero, même les foyers n’en voulaient plus. Absences répétées aux rendez-vous, grandes colères, le début de la relation a été un véritable bras de fer. C’est une jeune fille qui avait vécu le rejet toute sa vie. Elle n’avait qu’une seule motivation: avoir son propre logement. Dès l’instant où nous avons compris que ce besoin était primordial pour elle et que nous l’avons accompagnée dans ce processus, elle a commencé à venir aux rendez-vous. Dans son cas, plusieurs mois ont été nécessaires pour qu’elle ait confiance en nous.» Selon le directeur, le logement est un outil essentiel pour affronter la vie. Pour cette raison, l’association met à disposition des jeunes 14 appartements protégés aménagés avec goût et du mobilier neuf. «Les jeunes sont sensibles au design et aux belles pièces. À nos yeux, il est important qu’ils s’y sentent bien et qu’ils en prennent soin. Nous nous y rendons d’ailleurs une fois par semaine pour vérifier l’état des lieux. Si l’appartement n’est pas bien entretenu, nous le nettoyons avec la personne qui l’occupe pour lui montrer comment faire. Avoir son propre logement est un apprentissage utile pour toute la vie.» Sortir de sa zone de confort L’un des piliers de l’association est l’organisation de camps en Suisse ou à l’étranger. Ces séjours de rupture offrent aux jeunes une occasion unique de déconnecter de la sphère privée pendant plusieurs jours. «En outre, c’est une possibilité pour nous de mieux les connaître et d’observer leur fonctionnement.» Plusieurs fois par an l’équipe éducative les emmène hors de leur zone de confort, que ce soit en Valais ou en Islande, pour une semaine de randonnée en haute montagne ou de VTT avec nuits sous tente. Ces séjours sont soigneusement préparés pour garantir la sécurité des participantes et participants, avec des parcours testés en amont et une collaboration de longue date avec des guides de confiance. «Ces camps sont loin d’être une croisière», sourit Jimmy Weber. «Éloignés de leurs amis, des réseaux sociaux et en pleine nature, les jeunes libèrent leurs émotions plus facilement.» Faire du VTT sous des trombes d’eau, gravir des sentiers escarpés peut s’avérer ardu, mais ces conditions permettent de créer un lien de confiance car l’équipe éducative partage les mêmes défis «Les jeunes ont besoin de preuves», ajoute Jimmy Weber qui apprécie particulièrement les séjours à l’étranger où les jeunes ne sont pas tentés de rentrer facilement. Contrairement à la Suisse où ils peuvent prendre un bus en cas de découragement. La La boxe socio-éducative permet aux jeunes de se confronter à eux-mêmes sans violence physique. Photo: AltitudeZero «Pour qu’un échange s’instaure et qu’un lien se crée, nous avons constaté qu’il est primordial que les jeunes soient en action.» Jimmy Weber, directeur et fondateur de l’association AltitudeZero
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