Magazine ARTISET_3-2022_Citoyenneté politique et participati

ARTISET 03 I 2022 15 L’histoire commence dans un des foyers de l’institution Eben-Hézer Lausanne où Omar Odermatt travaille comme veilleur de nuit. Autour d’une tasse de thé, ce passionné de politique explique aux résidentes et résidents les sujets soumis à votation. «Comme j’ai fait des études en sciences politiques, j’étais passablement sollicité sur ces thématiques», se souvient Omar Odermatt, coordinateur du Bla-Bla Vote. En parallèle, en 2015, naît le mouvement «Tous Citoyens!» au sein d’Eben-Hézer Lausanne, en lien avec l’adoption par la Suisse de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH). S’ensuit une enquête sur les droits politiques et la prise de parole des personnes en situation de handicap. Des lacunes se dessinent. En outre, beaucoup d’éducatrices et éducateurs interpellent Bruno Wägli, directeur adjoint d’Eben-Hézer Lausanne, sur la suite à donner aux enveloppes de vote envoyées à l’institution. «Beaucoup terminaient à la poubelle», explique Bruno Wägli. «C’est alors que j’ai eu vent des discussions que Omar Odermatt entretenait avec les résidents.» Désireux d’apporter une réponse aux failles observées, le directeur adjoint sollicite par conséquent Omar Odermatt pour qu’il applique son concept novateur à Eben-Hézer Lausanne. Un partenariat gagnant Le projet est donc lancé en 2015. Mais pour que l’idée puisse réellement prendre forme, l’institution lausannoise toque à la porte de la Maison de Quartier de Chailly. «Eben-Hézer Lausanne fait partie intégrante du quartier», souligne Omar Odermatt. «Les résidents de l’institution sont donc considérés comme des habitants du quartier, la notion d’habitant est essentielle.» Cette prise de contact tombe à point nommé. La Maison de Quartier de Chailly ne dispose en effet pas encore de projet en lien avec la citoyenneté. «Une maison de quartier est un lieu d’animation dont le but est de permettre aux personnes de créer des liens sociaux et de développer des idées», rappelle Nadège Marwood, animatrice socioculturelle de la Maison de Quartier de Chailly et coordinatrice du Bla-Bla Vote. «Favoriser la participation à la vie citoyenne et collective fait partie de nos missions.» Le premier Bla-Bla Vote voit ainsi le jour en 2016. Les membres du projet s’attèlent à développer concept et méthodologie afin que l’outil puisse éventuellement être transmis à d’autres institutions désireuses de mettre sur pied un forum citoyen similaire. Le Bla-Bla Vote s’ouvre à tout le monde indépendamment de son droit de vote. «Personnes étrangères, en situation de handicap, enfants, jeunes ou encore citoyennes et citoyens suisses qui auraient le droit de vote, le Bla-Bla Vote peut être utile pour tout le monde», affirme Nadège Marwood. Même pour les Helvètes, la compréhension des courriers d’explication des votations peut se révéler une tâche ardue tant les termes employés sont techniques. «Le Bla-Bla Vote peut ainsi aider le plus grand nombre.» Fruit d’une collaboration entre Eben-Hézer Lausanne et la Maison de Quartier de Chailly, le Bla-Bla Vote est un espace citoyen qui permet aux habitantes et habitants du quartier de Chailly de se faire une opinion sur un objet fédéral soumis à votation. Rencontre avec ses deux coordinateurs et un membre de la direction d’Eben-Hézer Lausanne. Anne Vallelian BLA-BLA VOTE SUR LA RÉFORME DE L’AVS Ils sont une vingtaine, habitantes et habitants du quartier et résidentes d’Eben-Hézer, à avoir fait le déplacement à la Maison de quartier de Chailly, ce samedi 3 septembre, pour participer au Bla-Bla Vote, le septième du genre depuis sa création en 2016. Au débat du jour: la réforme de l’AVS, soumise au vote populaire le 25 septembre. Pour en parler, Nadège Marwood et Omar Odermatt, qui coordonnent et animent cet espace citoyen inclusif, ont fait appel à Faustine Tsala, présidente des Jeunes du Centre Vaud, et Emmylou Maillard, présidente des Jeunes UDC Vaud, qui défendent la réforme, ainsi qu’à Claire Jobin et Danielle Axelroud, membres de la Grève féministe Vaud, qui y sont opposées. Parmi le public, notons la présence de Yvette Jaggi, une figure socialiste vaudoise bien connue, qui a siégé à Berne et qui fut la première femme syndique de Lausanne. Tout au long du débat, Omar Odermatt reformule, si nécessaire, les questions et les interventions en langage facile, pour les personnes présentes dans le public, mais aussi pour celles qui ne peuvent pas se déplacer et qui peuvent écouter le podcast du débat, disponible quelques jours plus tard sur «L’Écho des Chavannes», la webradio d’Eben-Hézer Lausanne. ➞ www.radio.eben-hezer.ch

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