18 ARTISET 03 I 2022 À la une «Les formations ne sont pas seulement faites pour apprendre, mais aussi pour donner envie aux gens de jouer un rôle actif dans le futur et leur permettre de développer leur propre réseau», affirme Sébastien Kessler. Face à lui, un parterre d’une soixantaine de personnes, réunies à Berne à l’occasion de l’événement de réseautage qui clôt la première édition de la formation «politinclusive» («politinklusiv» dans sa version germanophone). Ce dispositif est proposé par Pro Infirmis aux personnes en situation de handicap qui désirent s’engager en politique. Sébastien Kessler est associé-fondateur du bureau de conseil en accessibilité universelle id-Geo et conseiller communal à Lausanne depuis 2015. En situation de handicap lui-même – depuis si longtemps, dit-il, qu’il oublie qu’il est en fauteuil roulant –, il a conçu les modules francophones de cette nouvelle formation. Comme l’ont relevé des participantes et participants à la formation, l’événement de mise en réseau est important, d’autant plus qu’ils ne se sont vus jusque-là que par écran interposé. En effet, la première édition comprenait quatre modules de trois heures chacun, dispensés en ligne, Covid oblige. Les sessions en français et en allemand se sont tenues en parallèle entre février et mars 2022, réunissant chacune dix-sept personnes, tantôt novices en politique, tantôt au bénéfice de premières expériences. Elles ont acquis des bases théoriques, reçu des conseils pratiques sur la réalisation de campagnes ou sur le travail avec les médias et ont découvert les instruments politiques à mettre en œuvre pour mobiliser et faire bouger les choses. Elles ont aussi profité des expériences et connaissances des politiques, spécialistes en communication ou encore politologues qui ont animé les modules. Sébastien Kessler, qui a coaché les intervenantes et intervenants francophones, reconnaît que monter une telle formation avec des formatrices et formateurs qui ne sont pas issus ni familiers du monde du handicap a été un défi, mais aussi un choix pour davantage d’inclusion. Par ailleurs, la diversité de leurs parcours a indéniablement enrichi les contenus des modules et montré «qu’il y a mille façons de s’engager, même sans siéger dans un conseil ou un parlement». Une voix pas assez entendue En Suisse, bien qu’elles représentent un cinquième de la population, les personnes en situation de handicap sont sous-représentées en politique, constate Pro Infirmis, leurs «Il y a mille façons de s’engager» Comment mener une campagne politique? Comment travailler avec les médias? Comment mobiliser autour d’une cause? Ce sont quelques-unes des questions abordées dans le cadre de «politinclusive», une nouvelle formation de Pro Infirmis qui s’adresse aux personnes en situation de handicap désirant s’engager en politique. Anne-Marie Nicole
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