20 ARTISET 03 I 2022 À la une Une citoyenneté politique active peut contribuer à améliorer la qualité de vie globale des personnes âgées. C’est ce qui ressort d’une nouvelle recherche réalisée, notamment, dans des EMS romands. Elle fait suite à d’autres études et projets sur la question du droit de vote des personnes âgées en EMS, et qui remontent à une quinzaine d’années déjà. Anne-Marie Nicole «La vie ne s’arrête pas à la porte de l’EMS» «Nous retrouvions régulièrement le matériel de vote dans la poubelle, les gens n’en voulaient pas, ou le mettaient de côté, expliquant que leurs proches voteraient pour eux», se souvient Sabine Udry Dumoulin, animatrice en gérontologie à la Résidence Mandement, au cœur du village de Satigny (GE). Avec ses collègues, elle constate que les personnes, une fois entrées en EMS, perdent souvent l’envie de faire des choix ou de prendre des décisions. Les résidentes et résidents eux-mêmes doutent parfois de leur légitimité à exprimer leur voix. «À quoi bon voter, le monde se fait sans moi», ces quelques mots rapportés par Sabine Udry Dumoulin traduisent un sentiment partagé par beaucoup. Des équipes dans l’embarras À cela s’ajoute le flou juridique qui entoure le vote des personnes âgées résidant en institution et qui souvent met les équipes dans l’embarras. Elles s’interrogent sur la pertinence de distribuer le matériel de vote aux personnes atteintes de troubles cognitifs, elles hésitent à aider les personnes à remplir leur bulletin de crainte qu’on leur reproche d’influencer leur choix, ou encore, elles ne se sentent pas compétentes pour expliquer les enjeux d’une votation. Sabine Udry Dumoulin affirme qu’elle-même ne se sentait pas outillée pour répondre à toutes les questions, qu’elles portent sur la procédure du vote ou sur les objets soumis à la votation. «C’est aussi très difficile de rester neutre dans les explications données. Or, la neutralité est un aspect éthiquement indispensable. Il
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