48 ARTISET 03 I 2022 existence tout en améliorant leur qualité de vie. Les réflexions ayant conduit à cette restructuration étaient pourtant différentes au départ. Le constat qui s’était imposé était que les capacités d’attention et les performances des personnes employées n’étaient pas suffisantes pour atteindre un niveau de productivité permettant de générer un salaire avec le produit de la vente des objets réalisés. Cet argument a suffi à convaincre le canton de Zoug: en 2020, la structure H&K a donc été transformée en structure de jour non rémunérée. Au bout du compte, cela n’a pas eu de grandes incidences financières pour la plupart des personnes travaillant à l’atelier. Ce qu’elles ont perdu en salaire est compensé sous forme de prestations complémentaires et personne ne souhaite revenir en arrière. Quelques personnes regrettent cependant le salaire versé chaque mois, leur donnant le sentiment d’être reconnues et valorisées. Le personnel employé à l’atelier est mis à contribution Au moment de développer la nouvelle offre sous forme d’atelier de jour non rémunéré, il était clair que les ateliers existants, fabriquant des produits de haute qualité et d’un usage courant, ne devaient pas disparaître, mais être complétés par des activités dans le domaine culturel ou en lien avec la nature et l’exercice physique. De plus, la nouvelle offre devait se revendiquer plus fermement encore des trois principes directeurs à la base du concept socio-professionnel de la fondation Zuwebe: l’inclusion, la responsabilisation et l’orientation dans l’environnement social. Marco Marty, assistant socio-éducatif et chef d’équipe adjoint, raconte: «Ce qu’il y avait de particulier dans le processus d’élaboration, c’est que nous n’avions que peu d’indications. Le type d’activités, leur nombre... Nous avons pu tout développer en collaboration avec le personnel des ateliers. Tout le monde a été impliqué.» Pour lui, la confiance de la direction et la responsabilisation ont été dès le départ des facteurs de succès décisifs. Non seulement les capacités et les intérêts des professionnel·les ont été pris en compte, mais également les souhaits et les idées des participant·es. Tout le monde a été mis à contribution. Pour y arriver, l’équipe a beaucoup travaillé en langage simplifié et en s’aidant de la communication améliorée et alternative, en particulier à l’aide d’illustrations et de photos, pour pouvoir expliquer de façon compréhensible les processus et les activités. Il était important d’éveiller l’intérêt des personnes pour les diverses activités proposées. Personne, en effet, n’aurait pu imaginer auparavant se retrouver à faire des graffitis ou à cuisiner en forêt sur un feu de bois allumé par ses propres soins. Un autre facteur de réussite a été le temps à disposition. Pendant la phase pilote, tout le monde a eu la possibilité de tester les activités proposées, ce qui a permis de recueillir des retours d’expérience en continu et de procéder à des améliorations. «Cuisiner sur un feuenpleinair, c’est vraiment bien» Un large éventail d’offres complémentaires a finalement vu le jour, à partir desquelles le personnel peut composer librement son emploi du temps de la semaine: théâtre, sport en plein air, natation, possibilité de travailler à la boutique, possibilité de vivre une expérience pédagogique en pleine nature, offre culturelle, jardinage et chant. Chacune de ces activités a lieu une fois par semaine, à l’intérieur comme à l’extérieur de la fondation, et dure généralement une demi-journée. ... ainsi que la cuisine sur un feu en plein air. Photos: fondation Zuwebe Concentration et détente: le yoga fait partie du large éventail des offres de loisirs... L’actu
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