Les entreprises sociales en mutation | Magazine ARTISET | 3-2023

ARTISET 03 I 2023 13 d’entreprise, et qui a repris ensuite la direction de l’entreprise. Le projet «Parexemple», dont Grundlagenwerk assume la coordination, a précisément opté pour une collaboration entre différentes parties prenantes… Il s’agit d’un groupe interdisciplinaire avec des représentant·es du secteur social et de l’économie privée. Ce groupe s’est donné pour mission de contribuer à l’intégration professionnelle. Nous réfléchissons ainsi à la manière de produire un effet maximal avec le moins d’efforts possible. Dans ce contexte, il nous est apparu que nous devions améliorer la visibilité des innovations et des exemples de bonnes pratiques. Comme l’indique le nom du projet, «Parexemple», le seul but est de montrer ce qui existe déjà. En effet, selon nous, le véritable problème réside dans le fait que souvent, les parties prenantes ne savent tout simplement pas ce qui existe déjà dans ce domaine. Ici encore, il s’agit de prestations éducatives. Nous étudions actuellement sous quelle forme celles-ci pourraient être fournies. Qui fait partie de ce groupe interdisciplinaire? Notamment des représentant·es de la Poste et de Digitec Galaxus, ainsi que des personnes issues des institutions sociales, des hautes écoles spécialisées et des assurances sociales. Pour faire évoluer les choses, il faut une représentation la plus équilibrée possible du marché ordinaire du travail et du secteur social. De plus, nous essayons d’inciter les représentant·es de la politique et de l’administration à nous rejoindre. Avez-vous l’impression que les conditions cadres du secteur social entravent l’innovation? Non. L’innovation ne repose pas sur des conditions cadres. L’économie, le secteur social, les pouvoirs publics et les assurances: nous vivons toutes et tous dans notre propre réalité. Il me paraît important que nous discutions et cherchions ensemble des solutions. Cela n’a aucun sens de chercher des coupables. Du côté du domaine social, nous devons fournir des prestations éducatives pour les pouvoirs publics et les assurances. Parfois, je souhaiterais clairement que nous puissions trouver plus rapidement des solutions de financement adaptées aux besoins individuels. Mais nous faisons l’expérience qu’il est tout à fait possible de faire plier l’État et sa logique dès lors que l’on réussit à trouver une position commune et un langage commun. * Beni Brennwald, né en 1985, est graphiste et éducateur social de formation. Il a également fait des études de gestion d’entreprise. Il a créé de nombreuses start-up, participé au développement de réseaux, et collabore au sein de divers organes du secteur social. Après avoir travaillé durant de nombreuses années à la mise sur pied d’une institution sociale, il a lancé en 2016 le projet «Restwert», puis créé Grundlagenwerk AG en 2018 et Zugpferd Sàrl en 2020. Beni Brennwald dans les locaux de Grundlagenwerk à Wangen bei Olten: «Le reproche selon lequel le marché ordinaire du travail ne veut pas apporter sa contribution n’est pas justifié.» Photo: esf

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