Espace politique 54 ARTISET 03 I 2023 Désenchevêtrer le financement – Financer les prestations uniformément «Avec le projet EFAS, nous pouvons toutefois largement contribuer à la maîtrise des coûts. Saisissons cette opportunité.» Andri Silberschmidt est conseiller national PLR, vice-président du PLR.Les libéraux-radicaux Suisse et entrepreneur de restauration à Zurich. Photo: privée Le financement de notre système de santé est complexe et flou. Une partie des prestations est payée par les patients eux-mêmes, une partie est couverte par les assurances avec l’argent des primes et une partie est prise en charge par les pouvoirs publics. Plus un modèle de financement est opaque et confus, plus les différents acteurs sont incités à s’optimiser eux-mêmes. Les prestations stationnaires sont financées à 55 % par les cantons. Les prestations ambulatoires sont entièrement imputées aux assureurs et aux patientes et patients. Ce qui incite les assureurs à privilégier les traitements stationnaires. Il n’y a rien de plus juste si, grâce au projet de financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires (EFAS), les parts des cantons et des assureurs au financement sont identiques pour les deux types de prestations. Ce faisant, davantage de prestations ambulatoires devraient être fournies à l’avenir, ce qui aura pour effet de réduire les coûts. Les prestations de soins de longue durée doivent être prises en considération, sans quoi de mauvaises incitations peuvent se faire jour. L’opposition faite par certaines assurances à l’intégration des soins dans le projet EFAS ne se justifie pas. Si nous voulons réduire efficacement les coûts de l’ensemble du système, les prestations de soins doivent également faire partie d’EFAS. Si nous désenchevêtrons le financement, nous devrions également désenchevêtrer d’autres tâches. Ainsi, il serait faux que les cantons continuent de contrôler les factures, alors qu’il s’agit d’une compétence clé des assurances. Les cantons doivent avoir accès à des données agrégées pour accomplir leurs tâches, mais rien de plus. Je suis bien conscient que les coûts de la santé vont encore augmenter du fait de l’évolution démographique et du vieillissement de la population. Le nombre des seniors de 80 ans et plus va plus que doubler d’ici 2050. Et en même temps, nous devenons de plus en plus vieux. Cela signifie que de plus en plus de personnes recourent de plus en plus longtemps à des prestations de santé. Avec le projet EFAS, nous pouvons toutefois largement contribuer à la maîtrise des coûts. Saisissons cette opportunité et désenchevêtrons le financement dans le secteur de la santé.
RkJQdWJsaXNoZXIy MTY2MjQyMg==