Appréhender les transgressions |Magazine ARTISET | 3 2024

20 ARTISET 03 I 2024 À la une La Fondation Ateliers Résidences Adultes (FARA), à Fribourg, ne dispose pas de véritable stratégie de lutte contre la maltraitance. Désormais, l’institution veut s’atteler au cœur de la question en l’abordant par le biais de la bientraitance. Blaise Curtenaz, le directeur de la fondation, voit dans l’intégration du standard grison une opportunité de mieux structurer la gestion des comportements difficiles. Propos recueillis par Anne Marie Nicole «Renforcer la transparence et la culture de la parole» Vous envisagez d’intégrer le standard grison dans votre institution. Quel est votre intérêt? Nous avons en effet découvert l’outil dans ses grandes lignes à l’occasion d’un colloque. Nous avons le sentiment qu’il pourrait nous servir de guide pour mieux gérer les comportements qui outrepassent les limites et pour davantage travailler en amont, c’est-à-dire sur la prévention, la sensibilisation et la transparence. Des études ont mis en évidence que les professionnel·les éprouvent parfois de la difficulté à identifier une situation de maltraitance et à reconnaître les différents types d’abus que cela recouvre. Avez-vous développé une compréhension commune de la maltraitance sur laquelle tout le monde au sein de l’institution peut s’entendre? Nous n’avons pas – du moins pas encore – de définition à proprement parler de la maltraitance et de ses différentes formes. Nos documents de référence commandent le respect de l’intégrité physique et morale de la personne et nos valeurs institutionnelles reposent sur le respect mutuel, le bien-être individuel, le vivre ensemble harmonieux et la tolérance zéro à l’égard de la violence. Notre objectif est que notre personnel ne maltraite pas ni ne soit maltraité. Quel type de transgressions et situations de violence rencontrez-­ vous dans votre institution? Nous en avons très peu, heureusement. Les situations difficiles auxquelles nous sommes confrontés concernent plus fréquemment des comportements problématiques ou agressifs de bénéficiaires à l’encontre du personnel. Il peut s’agir d’une insulte grave, d’une gifle ou d’un coup porté. Quelle est la procédure adoptée dans de telles situations? Nous avons mis en place un protocole de signalement en cas de non-respect de l’intégrité de la personne, que l’on soit victime ou témoin d’un tel acte.

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