ARTISET 03 I 2024 21 Les personnes concernées peuvent librement recourir à des ressources externes, comme des services professionnels de médiation, ou internes. Le dispositif en place chez FARA favorise une culture de la parole et propose des supervisions individuelles pour que la collaboratrice ou le collaborateur ne reste pas seul à surmonter l’événement et puisse reprendre confiance. Naturellement, la personne agressée a le droit de déposer plainte. Nous en informons la personne, sans l’encourager ni la dissuader d’en faire usage. En cas de violence grave, la direction de l’institution se réserve le droit de l’annoncer à la justice, ce qui va déclencher la même procédure qu’un dépôt de plainte. Cela ne signifie pas pour autant que nous allons demander à la personne responsable de quitter l’institution. Et du côté de la ou du bénéficiaire, que se passe-t-il? Nous déclenchons une série de mesures. La première est d’expliquer et de réaffirmer clairement notre tolérance zéro face à des actes transgressifs quels qu’ils soient. Nous nous entretenons avec la personne afin qu’elle prenne conscience de son geste et de ses conséquences. Pour cela, nous collaborons aussi avec une association externe, Ex-pression, active dans le conseil et la prévention de la violence, ainsi qu’avec le réseau professionnel et privé de la ou du bénéficiaire. Dans les cas plus graves, nous avons introduit un système d’avertissements afin que la personne comprenne que son acte n’est pas anodin et que nous le prenons très au sérieux. Après trois avertissements, nous demandons à la personne de partir. Et comment prévenir d’autres passages à l’acte? Nous appliquons un protocole qui peut s’apparenter à un système de veille nous permettant d’anticiper les situations complexes. Nous collectons et partageons des observations sur la personne dans son environnement de vie et de travail, dans ses relations avec le personnel ou avec ses proches, le but étant de repérer les signes avant-coureurs et les facteurs de risques qui pourraient conduire à une escalade, et nous permettre de désamorcer la crise à temps. Ces mesures relèvent davantage de la postvention, c’est-à-dire des actions et interventions mises en place après la survenance d’un événement. Qu’en est-il de la prévention? Actuellement, nous n’avons pas de véritable stratégie de lutte contre la maltraitance, mais diverses actions visant à sensibiliser nos différents publics à Blaise Curtenaz: «Nous voulons rappeler aux bénéficiaires qu’ils ne sont pas uniquement bénéficiaires de quelque chose, mais parties prenantes d’un projet avec une voix qui compte.» Photo: FARA
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