ARTISET 03 I 2024 23 la question. Ainsi, chaque année, à l’automne, nous organisons un «in-training» de trois jours, une séance d’information et de formations destinée à tous les membres du personnel et les stagiaires arrivés dernièrement pour les familiariser avec nos processus opérationnels, les divers documents et outils d’accompagnement. Dans ce cadre, nous présentons les valeurs institutionnelles et la procédure en place en cas de non-respect de l’intégrité personnelle. Nous faisons une piqûre de rappel quelques semaines plus tard, sous forme de mailing à l’ensemble du personnel. Nous réfléchissons à introduire un tel cours aussi pour les bénéficiaires qui travaillent dans les ateliers. Vous avez récemment constitué un groupe Bientraitance. Quel est son rôle? Au printemps 2023, un bénéficiaire a eu un geste particulièrement violent envers une maîtresse socio-professionnelle. Depuis cet événement, nos réflexions nous ont conduits à mettre davantage l’accent sur la prévention, en l’abordant par le biais de la bientraitance. La tâche de ce groupe est vaste puisqu’il s’agit de délimiter le champ de la maltraitance en l’abordant des différents points de vue: du personnel envers les bénéficiaires, des bénéficiaires envers le personnel et des bénéficiaires entre eux. Nous souhaitons aussi travailler sur des notions telles que la violence cachée, les méchancetés ou les négligences. Le groupe s’attellera encore à définir et décrire les outils, moyens et mesures favorisant la bientraitance, en adoptant un langage commun compris de tout le monde. Ce groupe Bientraitance réunit du personnel des différents secteurs de l’institution. Où sont les bénéficiaires? Nous intégrerons des bénéficiaires par la suite, pour connaître leur avis sur les outils et mesures que nous envisagerons de mettre en œuvre, et les améliorer avec eux. Mais parallèlement au groupe Bientraitance, un Comité des Bénéficiaires est né à la suite d’ateliers participatifs internes autour des droits contenus dans la CDPH. Dix personnes, élues par leurs pairs et accompagnées par une facilitatrice externe, composent ce comité. Elles sont à l’écoute de leurs pairs qui peuvent soumettre des idées ou faire part de problèmes rencontrés. Ce comité constitue en quelque sorte un premier niveau de vigilance dans l’institution. Chez FARA, vous privilégiez les démarches participatives. Dans quelle mesure contribuent-elles à la bientraitance? Nous voulons rappeler aux bénéficiaires qu’ils ne sont pas uniquement bénéficiaires de quelque chose, mais parties prenantes d’un projet avec une voix qui compte. Outre notre approche participative, nous avons également développé un concept relatif à l’intimité, l’affectivité et la sexualité, porté par un groupe-ressource qui peut dégager du temps pour l’écoute, l’information, la formation et la prévention dans ce domaine. Ce sont des chemins en périphérie de la bientraitance. Désormais, nous voulons nous atteler au cœur de la question. De quelle façon? Dans le cadre des mesures de prévention à développer, nous souhaitons renforcer la politique de transparence et la culture du dialogue, faire prendre conscience que tout le monde peut exprimer ses opinions et ses idées, mais aussi ses désaccords et son insatisfaction. Libérer la parole permet d’apaiser des situations conflictuelles. Au sein de FARA, nous avions déjà une charte «Contre la violence». Le groupe Bientraitance travaille désormais sur une charte «Pour la bientraitance». Nous voulons affirmer les mêmes choses mais de façon positive, nous voulons promouvoir la bientraitance pour prévenir la maltraitance. Concrètement, qu’attendez-vous du standard grison? Actuellement, nous avons déjà bien balisé le chemin de la réparation. Là où le standard grison nous sera d’une aide précieuse, c’est dans la définition d’une stratégie préventive. Ce sera certainement un outil facilitateur pour nous aider à structurer la gestion des différentes situations qui surviennent dans l’ensemble de nos structures et à identifier les différents comportements transgressifs. Mais nous serons plus au clair dès que les promoteurs du standard grison nous auront présenté l’outil au début de l’automne. LA FONDATION FARA Créée en 1962 à Fribourg, la Fondation Ateliers Résidences Adultes (FARA) propose et cultive des environnements de vie et d’activités professionnelles et d’occupation correspondant aux aspirations et au projet de vie d’adultes présentant un trouble du développement intellectuel et rencontrant des situations de handicap dans leur vie quotidienne. FARA accueille et accompagne ainsi 130 personnes dans les ateliers, les services et les résidences et compte plus de 120 collaboratrices et collaborateurs, stagiaires en formation et apprenti e s dans les équipes de l’encadrement, de l’administration, de la production et des services. À la une
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