ARTISET 03 I 2024 27 GUIDE SUR LA PRÉVENTION DES TRANSGRESSIONS Chaque institution fonctionne différemment et a donc besoin de son propre code de conduite afin de prévenir les abus et les violences sexuelles. Le guide «Prévention des transgressions et des abus sexuels» de Youvita, élaboré en collaboration avec Limita, traite des principaux aspects dont il faut tenir compte. Il met à disposition des modèles pratiques et propose un recueil de liens et d’informations complémentaires. des enfants et des jeunes», fait remarquer Patrick Seigerschmidt. Le code de conduite est donc signé par les membres du personnel et joue un rôle central lors des entretiens d’embauche et de l’intégration de nouvelles et nouveaux collègues. «Le domaine pédagogique compte aussi des moutons noirs, osons le dire, c’est pourquoi nous essayons de mettre en place des garde-fous solides contre les transgressions», indique-t-il. Les enfants et les jeunes qui ont subi des maltraitances et des abus dans leur famille d’origine doivent faire l’objet d’une attention et d’une compréhension particulières. Or l’institution est informée seulement si une procédure pénale a été engagée, ce qui est relativement rare. «Nous avons parfois des soupçons lorsque certains comportements font surface, mais nous n’en avons généralement pas la certitude», ajoute le directeur. «Il est donc d’autant plus important que les adultes assument la responsabilité du bon équilibre entre distance et proximité», souligne-t-il. Davantage de prévention, moins d’incidents Un code de conduite clair est essentiel. Mais, plus importante encore est sa mise en pratique, faute de quoi, le document vieillit dans un tiroir ou sur le site Internet. «C’est avant tout une question de culture et d’attitude», explique Patrick Seigerschmidt. «Même avec le meilleur des guides, ce n’est pas facile de mettre en place une culture commune de l’ouverture et de la transparence et, ce faisant, de créer un lieu protégé pour les jeunes et le personnel», reconnaît-il. Cela demande un travail de sensibilisation continu et des réflexions régulières sur le sujet, à tous les niveaux. «Pour nous, le comportement des enfants et des jeunes entre eux représente le plus grand défi dans le domaine des transgressions, tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif», déclare le directeur. Des interactions verbales et physiques fines exigent des efforts de la part de toutes les personnes concernées. «Nous espérons que plus nous investirons dans la prévention, moins nous aurons d’incidents problématiques. Nous voulons minimiser les risques», affirme-t-il. Et que se passe-t-il en cas de signalement d’un incident? «Si un incident impliquant un membre du personnel m’est annoncé, en fonction de la situation, nous retirons la personne du service jusqu’à ce que tout soit clarifié. Dans de tels cas, nous sollicitons un accompagnement externe, par exemple celui du centre de conseil Castagna», explique Patrick Seigerschmidt. Et d’ajouter: «Heureusement, j’ai très rarement vécu ce type de situation durant mes quinze années au sein de l’institution GO DEF.» Le directeur fait remarquer que, dans le domaine des violences sexuelles, les réseaux sociaux jouent un rôle de plus en plus important. Un exemple récent concerne une jeune fille qui a été incitée sur Instagram par une prétendue adolescente à rencontrer des hommes pour gagner de grosses sommes d’argent. Elle s’est adressée à une personne de confiance, puis un membre de la direction a contacté la police. Toutefois, la jeune fille ayant effacé la conversation, la preuve manquait pour que la police puisse agir. Deux nouveaux services de signalement La direction de la Fondation zurichoise des institutions pour les enfants et les jeunes, à laquelle GO DEF est rattachée, a décidé d’introduire le standard grison dans toutes ses institutions. «Pour nos trois sites, nous avons désormais deux services de signalement d’incidents, chacun étant responsable d’un site différent», explique Patrick Seigerschmidt. Il n’y a ainsi pas de corrélation directe et ni d’obstruction. Les membres du personnel concernés sont actuellement formés. L’objectif est qu’ils entretiennent ensuite des échanges réguliers avec des personnes d’autres services de signalement des institutions de la fondation et échangent leurs expériences. En conclusion, on peut retenir que les abus et les violences sexuelles sont un sujet qui doit être régulièrement abordé. «Et cela exige un travail de longue haleine au quotidien», déclare Patrick Seigerschmidt. «Le comportement des enfants et des jeunes entre eux représente le plus grand défi dans le domaine des transgressions.» Patrick Seigerschmidt, directeur de l’institution GO DEF À la une
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