ARTISET 03 I 2024 3 Éditorial «Si le personnel qualifié, du fait de son professionnalisme, est sensibilisé à ce type de problématiques, sa responsabilité n’en demeure pas moins particulièrement importante.» Elisabeth Seifert, rédactrice en chef Chère lectrice, cher lecteur, Une santé physique, psychologique ou cognitive fragile rend les personnes concernées dépendantes de leur environnement social, de leurs proches, mais également du personnel spécialisé des secteurs ambulatoire et stationnaire. Cette dépendance incite, consciemment ou non, les personnes apparemment fortes à exercer une autorité sur les plus vulnérables, à ne pas respecter leur opinion ou leur manière d’être, ni même leur intégrité physique. Les abus prennent de nombreuses formes différentes. Les enfants et les jeunes, les personnes en situation de handicap et les personnes âgées sont particulièrement concernées. Dans un premier temps, les débats de société ont porté sur les transgressions touchant les personnes mineures, notamment les violences sexuelles. Depuis quelques années, une prise de conscience générale des violences envers les personnes âgées se développe. Plus récemment, le rapport du Conseil fédéral sur les violences à l’encontre des personnes en situation de handicap contribue à accroître la sensibilisation à la thématique dans ce domaine aussi. Il est important que les prestataires se confrontent également aux éventuels abus et transgressions. Si le personnel qualifié, du fait de son professionnalisme, est sensibilisé à ce type de problématiques, sa responsabilité n’en demeure pas moins particulièrement importante. Faisant suite au rapport du Conseil fédéral mentionné plus haut, la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales a publié en juin dernier une prise de position dans laquelle les cantons s’engagent notamment à renforcer la protection contre les violences dans les offres stationnaires (page 10). Indépendamment de cela, des institutions de différents domaines d’accompagnement se préoccupent actuellement de la question des comportements transgressifs, adoptant des mesures particulières. À l’EMS Serata de Zizers (GR), le standard grison s’applique pour la première fois dans une institution du domaine des personnes âgées, le but étant de mieux sensibiliser le personnel et de développer une «culture de l’observation» (page 6). Les deux institutions pour personnes en situation de handicap Le Foyer, à Lausanne, et Fara, à Fribourg, misent sur le concept de «bientraitance»: une culture du dialogue et la participation des bénéficiaires devraient empêcher les abus de pouvoir (pages 16 et 20). De leur côté, les responsables de GO DEF, une institution zurichoise pour enfants et jeunes, sont en train de réviser le code de conduite précisant les responsabilités du personnel et des personnes protégées (page 24). Deux sujets politiques importants pour le domaine des soins de longue durée dominent la seconde partie du magazine: Christina Zweifel, directrice de Curaviva, analyse avec Catherine Bugmann, responsable de projets Politiques publiques chez Artiset, les étapes de la mise en œuvre de l’initiative sur les soins infirmiers (page 34). Quant à la votation populaire sur le projet de financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires, elle aura lieu fin novembre: Tschoff Löw, le responsable Politiques publiques d’Artiset (page 45), et Daniel Höchli, directeur d’Artiset (page 50), expliquent l’importance que revêt ce projet, notamment pour les soins de longue durée. Photo de couverture: les transgressions sont éprouvantes pour les personnes concernées, quel que soit leur âge. Photo d'illustration: Marco Zanoni
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