ARTISET 04 I 2023 9 La question de l’utilité que l’EMS Ried pourrait retirer des IQM laissent les deux responsables dubitatives. Le sentiment premier est que ces indicateurs n’apporteront «pour nous, personnellement, pas grand-chose», parce que l’établissement procède déjà depuis longtemps au monitorage de ces valeurs à l’interne. Quant à l’analyse comparative, Angela Rebetez s’interroge: «Est-ce que je dois seulement m’améliorer parce que, en comparaison avec les autres, j’ai un moins bon résultat, plutôt que m’améliorer dès que j’ai connaissance d’un problème?» La directrice reconnaît cependant que la démarche a provoqué une certaine prise de conscience. Ce que confirme Sandra Debboub. Dès la mise à disposition des fiches techniques relatives aux indicateurs, elle a informé le personnel, puis initié des travaux de groupe avec les infirmières et infirmiers pour établir des standards de qualité pour chaque indicateur. «Cela nous a permis de sensibiliser le personnel aux critères d’évaluation de la qualité des soins, de réfléchir et d’ajuster certaines de nos procédures, par exemple pour l’évaluation de la malnutrition.» Rendre compte de la réalité du terrain Sandra Debboub regrette cependant que les IQM ne concernent que les soins, car le bien-être et la qualité de vie des résidentes et résidents sont un travail d’équipe interdisciplinaire. C’est peut-être aussi pour rendre compte de cette réalité du terrain qu’elle a rejoint la commission romande dans le cadre du programme NIP-Q-Upgrade, dont l’objectif premier est d’apporter un soutien concret pour améliorer la qualité de leurs prestations de soins en s’appuyant sur des données fondées (lire en page 26). Angela Rebetez en a fait elle-même l’expérience en d’autres occasions: «Dans ces groupes de travail, il y a parfois des gens qui sont trop éloignés du terrain, qui n’ont pas conscience de ce que nous faisons au quotidien.» La responsable des soins et de l’accompagnement a donc pu expliquer la réalité du quotidien professionnel et faire part des besoins, dans le cadre des entretiens qu’elle a eus avec l’équipe de recherche de l’Institut et Haute École de la santé La Source de Lausanne, partie prenante au projet NIP-Q-Upgrade. Au cours de la première réunion de la commission romande, elle a particulièrement apprécié les échanges avec les autres institutions. Elle a eu l’opportunité de voir comment chacune accompagne les changements de pratiques et améliore la collecte des données, et quelles mesures sont mises en place pour optimiser la qualité des soins. De ces échanges, Sandra Debboub retient aussi la grande disparité entre les cantons. «Il y a certes une grande diversité dans les pratiques et les organisations des soins. Mais j’ai été surtout frappée par la grande inégalité des moyens. Certains cantons ont des ressources financières et des spécialistes à disposition que nous n’avons de loin pas chez nous. Dès lors, dans de telles conditions, comment peut-on se comparer?» Elle s’interroge également sur l’absence d’harmonisation entre les systèmes d’évaluation des besoins en soins. Les réponses à de telles questions attendront un peu. Pour l’heure, les membres de la commission romande sont invités à continuer de nourrir les réflexions et à faire part de leurs remarques par e-mail. En attendant la prochaine réunion. «Certains cantons ont des ressources financières et des spécialistes à disposition que nous n’avons de loin pas chez nous. Dès lors, comment peut-on se comparer?» Sandra Debboub …mais je ne peux pas toujours l’aider. Nous sommes à vos côtés quand les choses se compliquent. Grâce à votre don. Merci ! IBAN CH91 0900 0000 8750 0301 3 www.prosenectute.ch « J’aime ma mère… « Annonce
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