Décembre I 2024 27 Principes de base et prises de position L’évolution démographique confronte la Suisse et d’autres pays à de grands défis. L’accompagnement des personnes âgées est un instrument important pour y faire face. Pourtant, il n’est pas financé en Suisse et doit donc être payé en grande partie par les personnes elles-mêmes. En conséquence, plus de 620 000 personnes de plus de 65 ans ne bénéficient d’aucun accompagnement alors qu’elles en auraient besoin. Il est donc temps de le reconnaître comme un pilier d’une politique de la vieillesse efficace. Miriam Wetter (Fondation Paul Schiller) et Alexander Widmer (Pro Senectute Suisse) Le financement de l’accompagnement est diversement réglé selon le domicile, mais l’assurance-maladie ne le prend jamais en charge: dans le domaine stationnaire, l’accompagnement est directement facturé aux résidentes et résidents, ou aux pouvoirs publics en cas de moyens financiers insuffisants, sous forme de taxe séparée ou de prestation hôtelière. Les prestations dans les structures intermédiaires et à domicile sont quant à elles exclusivement à la charge des ménages privés. Dans quelques cantons et communes, certains prestataires touchent des subventions et peuvent donc proposer des aides pour le ménage et un accompagnement à des tarifs avantageux. Il convient de distinguer si l’accent est mis sur des simples prestations d’aide (soulager de certaines tâches) ou si l’accompagnement psychosocial est aussi pris en compte. Contrairement aux simples prestations d’aide, l’accompagnement se concentre alors sur l’organisation du quotidien et les activités sociales des personnes âgées, tout en les soutenant dans le maintien de leurs propres capacités. Toutefois, avec le financement privé, seules les personnes dont la fortune ou la rente est suffisamment élevée peuvent se permettre d’être bien accompagnées. Ce n’est dans l’intérêt ni des personnes âgées, ni de la société: l’absence d’accompagnement malgré des besoins avérés conduit à la solitude, à la détérioration de l’état de santé, voire à la déchéance, et se solde par des entrées en EMS qui auraient pu être évitées ou retardées. Les politiques reconnaîssent la valeur de l’accompagnement Sur le plan politique, des efforts sont en cours pour garantir ce financement, du moins progressivement. Voici quelques exemples d’évolutions intéressantes: avec les allocations d’accompagnement ou les bons pour une vie autonome, les villes de Berne et Lucerne ont introduit un financement spécifique de l’accompagnement il y a plusieurs années déjà. Le 1er janvier 2024, la ville de Zurich a également lancé un projet pilote pour des allocations d’accompagnement. Ces villes ont donc mis en place un financement direct pour les personnes. Avec un processus de clarification en amont, elles encouragent aussi l’identification des mesures possibles et Un bon accompagnement joue un rôle primordial, tant pour exploiter le potentiel de la société vieillissante que pour garantir le bien-être de la population âgée. des solutions pour soutenir la prise en soin des personnes âgées au quotidien. Ensuite, elles aident les personnes concernées à solliciter les prestations appropriées. En 2025, le canton de Zurich introduira un financement des prestations d’accompagnement par le biais des prestations complémentaires (PC). Il financera entre autres les prestations qui servent à prévenir l’isolement social et les crises psychiques. Le canton de Glaris spécifie dans son ordonnance sur les soins et l’accompagnement que l’offre
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