Décembre I 2024 35 Intégrer les prestations psychosociales «Vouloir améliorer l’autonomie des personnes âgées, tout en les soutenant dans leurs besoins, doit passer par un renforcement des activités d’aide et d’accompagnement effectuées par les proches à domicile. En outre, le cadre des prestations reconnues doit être élargi aux tâches de soutien, d’accompagnement et de conseil pour l’organisation du quotidien ainsi qu’aux prestations psychosociales. Le projet relatif aux prestations complémentaires pour le logement adapté permettra d’octroyer des forfaits pour ce type de logement. Les cantons sont compétents et responsables pour ces prestations complémentaires, mais la Confédération doit poser les bases légales pour leur mise à disposition. Il convient de souligner que les entrées retardées en EMS représentent un avantage tant pour les personnes concernées, au regard de leurs besoins et de leur dignité, que pour les pouvoirs publics, qui peuvent réaliser des économies. Cela permet de dégager des moyens supplémentaires pour l’accompagnement à domicile et de définir des critères de qualité, d’efficacité et de rentabilité pour lesquels les associations et institutions concernées doivent se porter garantes. Celles-ci sont tenues de veiller à ce que l’aide soit suffisante et adaptée aux besoins des bénéficiaires, qu’elle corresponde à leur situation financière et puisse être sollicitée sans de lourdes démarches administratives.» Une stratégie commune est nécessaire «Les réalités de vie des personnes âgées sont très différentes. Pour promouvoir une vie autonome, il faut systématiquement placer au centre les besoins individuels et la situation spécifique des personnes concernées et y répondre à l’aide de solutions innovantes et de nouvelles technologies. Nous pouvons mieux faire dans ce domaine. Je pense aux formes d’habitat créatives, comme le logement intergénérationnel, les colocations pour personnes âgées et le logement adapté. Aux nouvelles solutions de mobilité, telles que les bus autonomes sur appel ou les plateformes de covoiturage facilement accessibles. Ou encore à la promotion de la numérisation, tant dans le domaine de la santé qu’auprès des personnes âgées. Il faut également davantage donner à toutes et tous les moyens d’être maîtres de leur santé, indépendamment de leur âge. L’accompagnement des personnes âgées est un système complexe englobant les compétences des pouvoirs publics aux niveaux fédéral, cantonal et communal, les organisations du secteur privé et à but non lucratif ainsi que la société civile, les proches et les bénévoles. Malheureusement, il n’y a pas de stratégie commune. La Confédération peut ici assumer un rôle de coordinatrice pour lancer et piloter l’élaboration d’une telle stratégie. Elle doit en outre veiller à ce que les formes d’accompagnement ambulatoires et stationnaires soient traitées à égalité afin qu’elles répondent de manière ciblée aux besoins individuels et à la situation spécifique des personnes concernées. Aujourd’hui déjà, les prestations d’accompagnement font l’objet d’une forte demande, laquelle ne cessera de croître en raison de l’évolution démographique.» Appel à la solidarité sociale «Tout le monde souhaite vivre chez soi le plus longtemps possible et y mourir. À la campagne, on peut encore compter sur l’aide du voisinage et des proches, mais dans les villes et les agglomérations, ce n’est pas toujours le cas. Des appartements adaptés et abordables dans des maisons intergénérationnelles, où jeunes et moins jeunes cohabitent, pourraient être une solution de remplacement. Les personnes âgées et les jeunes devraient s’entraider. Les étudiantes et étudiants et les jeunes adultes en général devraient contribuer activement à l’accompagnement des personnes âgées. Tout le monde profiterait ainsi d’un loyer meilleur marché. Une contribution d’assistance rendrait de telles prestations de soutien encore plus attractives. Cela implique d’assumer des responsabilités et, plutôt que de ne compter que sur une bourse ou une aide de l’État, de contribuer à la cohésion sociale. Dans le domaine de l’accompagnement, nombre de prestations spécifiques sont déjà en cours de réalisation. Les communes ont une obligation à cet égard, de même que les prestataires comme Pro Senectute, Pro Infirmis et les paroisses. Pour que les personnes âgées puissent recourir aux prestations d’aide dont elles ont besoin, il convient aussi de vérifier et corriger l’imposition des rentes AVS. En outre, la valeur locative doit être supprimée pour les bénéficiaires de PC afin de leur octroyer davantage de moyens et leur permettre de participer plus activement à la vie sociale.» Benjamin Roduit, Le Centre, conseiller national, VS Vroni Thalmann-Bieri, UDC, conseillère nationale, LU Andri Silberschmidt, PLR, conseiller national, ZH
RkJQdWJsaXNoZXIy MTY2MjQyMg==