Coordonner l’accompagnement des personnes âgées | Magazine ARTISET | 12-2025

56 Décembre I 2024 Tenir compte de l’expérience et des besoins Toutes ces mesures tiennent compte des connaissances, des expériences et des besoins des personnes âgées vivant à Monte. Dans le magasin du village, un petit café invite désormais à s’assoir et à prendre le temps de bavarder. Des bancs installés dans tout le village favorisent également les rencontres et les échanges. Dans les ruelles étroites et escarpées, des mains-courantes en bois, dans lesquelles ont été intégrés des circuits à billes, permettent aux habitantes et habitants d’assurer leurs pas et encouagent les enfants à jouer. Par ailleurs, les souvenirs des personnes âgées ont inspiré des interventions architecturales et des panneaux d’information sur les sites et bâtiments historiques, mettant en lumière le passé du village. La population âgée aide aussi à faire revivre d’anciennes coutumes et s’implique dans la recherche d’idées visant à rendre le village de Monte plus attractif pour les visiteuses et visiteurs. Des bénévoles apportent leur soutien Pour encourager la participation des personnes âgées à la vie sociale et leur permettre d’avoir un quotidien riche de sens, l’équipe de Dieter Schürch forme des bénévoles. Il s’agit de femmes et d’hommes d’âges différents qui habitent dans la région et qui en connaissent bien les spécificités. Les personnes âgées de Monte et de toute la vallée de Muggio bénéficient de leur engagement. «Elles ont besoin non seulement de soins, souligne Dieter Schürch, mais aussi de quelqu’un qui les écoute et passe du temps avec elles, le but étant toujours de rester en contact avec leur environnement.» Pour assurer cet accompagnement psychosocial, les bénévoles suivent un cours de cinquante heures. Ensuite, elles et ils sont accompagnés lors de leurs visites pendant un an. L’engagement des bénévoles est coordonné depuis quelques années par l’organisation régionale responsable des soins à domicile. «Il s’agit à présent de déterminer quels sont les besoins psychosociaux des personnes âgées», indique Dieter Schürch. Les bénévoles apportent aussi un soutien pratique, par exemple pour le jardinage ou en cas de problèmes avec les nouvelles technologies. Actuellement, une vingtaine de bénévoles s’engagent ainsi dans toute la vallée de Muggio. Mais il en faudrait davantage. «La formation et l’accompagnement des bénévoles a cependant un certain coût», reconnaît Dieter Schürch. Il estime que l’accompagnement psychosocial des personnes âgées n’est plus uniquement une nécessité dans les vallées isolées, mais aussi et surtout dans les quartiers des villes, où la solitude est souvent un grand problème. L’exemple de Monte et l’accompagnement psychosocial assuré par des bénévoles fait école dans d’autres régions périphériques de Suisse, comme dans les vallées uranaises d’Isenthal et de Silenental ou dans le val Calanca, aux Grisons. «Dans le val Calanca, quatre communes se sont regroupées pour réaliser un tel projet», se réjouit Dieter Schürch. En outre, elles ont associé dès le début du processus toutes les organisations du domaine de la santé. Il ne s’agit toutefois pas de simplement copier le modèle de Monte: les spécificités locales doivent toujours être prises en compte. «Les projets doivent cependant être développés selon une vision qui intègre les personnes âgées et leur permet de trouver un sens à leur quotidien.» Le village tessinois de Monte, dans la vallée de Muggio, est un lieu de rencontre entre les générations: ici, une personne âgée et des enfants jouent ensemble. Photo: Marcello Merletto

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