Développer et mettre en place des innovations

ARTISET 02 I 2023 23 À la une Les nombreuses règlementations et le financement limité n’incitent pas les structures de soins de longue durée à développer des idées innovantes. Dans son essai, Markus Leser, consultant senior de l’association de branche Curaviva, encourage à participer activement à la recherche de solutions aux problèmes complexes, en faisant preuve de curiosité et de courage. Markus Leser Agir plutôt qu’attendre Dans cet article, je souhaite commencer par poser cette question: comment concilier l’innovation et le quotidien des établissements médico-sociaux? À première vue, ces deux concepts semblent contradictoires. Après vingt ans de travail associatif, j’ai le sentiment que, dans le domaine de la santé, et surtout dans celui des soins de longue durée, nous formons une «communauté attentiste». Je participe régulièrement à des séances sur la recherche de solutions à des problèmes complexes liés à l’évolution démographique. Lors de ces réunions, on entend souvent dire «c’est à la Confédération, au canton, à la commune, aux assureurs de faire quelque chose ou de résoudre le problème», «tel ou tel devrait…», etc. Souvent, mais heureusement pas toujours, la question ne se pose même pas de savoir ce que nous-mêmes, en tant qu’organisation ou institution, pouvons entreprendre. L’innovation commence toujours dans sa propre institution. C’est la motivation intrinsèque de participer activement à la recherche de solutions à un problème, et ce, avant tout dans l’intérêt des résidentes et résidents et des collaboratrices et collaborateurs. Curiosité et images positives L’innovation et les réflexions qui les sous-tendent impliquent toujours de porter le regard sur les solutions et non sur les problèmes. Et c’est loin d’être aussi évident qu’il n’y paraît. Lors de l’assemblée générale de notre membre collectif Artiset Uri, le directeur cantonal de la santé a fait un commentaire très intéressant. Durant son exposé, il a attiré l’attention sur le fait que, dans la branche, nous devrions choisir nos mots avec soin, car ils font toujours apparaître des images et des représentations chez les personnes qui nous écoutent. Il a demandé par exemple pourquoi nous parlions toujours de «pénurie de personnel» au lieu de «besoin en personnel», dont la connotation est positive. À mon avis, il a raison. En utilisant des termes tels que «pénurie» ou «situation d’urgence», nous renvoyons aux pires scénarios de notre quotidien, alors qu’avec des mots plus neutres et positifs, nous évoquons une situation qu’il convient d’explorer et de faire évoluer. Les innovations commencent toujours par la curiosité et les images positives qu’il faut atteindre et qui sont à la base de l’action innovante. Ce qui nous amène au point suivant: celles et ceux qui initient des projets innovants et précurseurs n’attendent personne; elles ou ils agissent, tout

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